Goule

- Généralités -

Les Goules, ou Ghûls comme elles sont parfois appelées en Galzanie, sont des morts-vivants ordinairement peu communs en Terre de Fangh, mis à part les créatures artificiellement animées par les nécromanciens de niveau intermédiaire et qui ne sont guère plus que des pantins sans initiative. Il en existe pourtant une variété ’sauvage’ au-delà des frontières Fanghiennes, du Fernol à l’Esturlie, dont quelques individus ont suivi les forces armées Fernoliennes lors de leurs opérations à l’orée de la Caladie, puis se sont égayées dans la nature à la recherche de nouveaux os à ronger... et se baladent donc depuis à travers le pays, se fixant temporairement dans les ossuaires, les cryptes et les cimetières bien gras, devenant la plaie des fossoyeurs.

Physiquement, la goule ressemble à un homme au teint cadavérique et aux membres noueux, souvent arqué et voûté, se déplaçant à quatre pattes. Dans le noir, certains gardes les prennent même parfois pour des chiens errants. Leurs mains, qui sont souvent dégoûtantes des restes de leur dernier repas, se finissent par de terribles serres capables de déchirer le cuir le plus épais, et leurs dents jaunâtres sont aiguisées comme des rasoirs. Leurs rares cheveux sont toujours sales, les haillons dont elles se couvrent des morceaux de linceuls ou de toile glanés sur les cadavres qu’elles consomment.

Car oui, voilà le problème : les goules mangent des cadavres. Exclusivement des cadavres. Et c’est franchement dégueulasse.

- Histoire et Origine -

L’origine des goules remonte visiblement à une malédiction ancienne qui aurait frappé une population humaine dans ce que l’on appelle aujourd’hui le Fernol. D’après les rares érudits sérieux à s’être penchés sur la question, tout aurait commencé par une famine particulièrement carabinée qui aurait poussé certains indigènes à pratiquer le cannibalisme mais, une fois la prospérité revenue, que ce soit par dépravation ou par folie, ces humains se seraient complus à continuer leurs pratiques odieuses. Un Dieu vertueux s’en serait-il offusqué ? L’un des cadavres était-il contaminé par une maladie magique ? Nul ne le sait... toujours est-il qu’assez rapidement, ces gens ont changé. Et pas pour le mieux.

Petit à petit, leur intellect s’est dégradé, les rendant incapables de s’intéresser à autre chose que la recherche de leur prochain repas. Leurs corps se sont progressivement tordus et déformés, leur métabolisme a progressivement ralenti au point de s’arrêter et de faire d’eux, de facto, des morts-vivants avides de chair morte.

Depuis lors, les goules se sont rapidement répandues dans tous les cimetières de cette portion du continent. Elles suivent les armées, fleurissent durant les épidémies, rotent gaiement après les enterrements. La manière dont elles se reproduisent est inconnue, mais il semblerait qu’en présence d’un festin, les rassemblement de goules donnent lieu à des orgies qui aboutissent à la conception de nouveaux individus... Apparemment tout n’est pas ’mort’ chez ces monstres.

Les contrats sur ces créatures sont monnaie courante dans les régions qu’elles infectent. Elles attaquent rarement les vivants à moins d’êtres dérangées pendant leur repas, mais les gens ont tendance à ne pas apprécier que l’on bouffe leurs proches parents décédés (d’autant que les goules ont l’habitude de faire leurs besoins dans les cercueils et de laisser traîner des bouts partout... imaginez un peu le chantier !).

- Baston -

Les Goules, habituellement assez placides, sont extrêmement hostiles quand elles sont dérangées en plein repas. Elles sont capables de brusques accélérations, de bonds et d’attaques furieuses qui laisseront les aventuriers débutants fort en peine de s’en sortir indemnes... Dans les rares cas où les goules chassent, elles le font en meute (car elles sont assez pleutres) et toujours de nuit près d’un lieu obscur où elles pourront faire retraite : des égouts, une crypte, une vieille cave moisie... Leurs tactiques sont similaires à celle d’une meute : encercler, assaillir, incapaciter, emporter les corps des ennemis tombés, fuir si l’ennemi est trop fort. En général, une attaque est rapide, l’objectif étant d’emporter un, voire deux corps à dévorer dans leur antre.

Les goules attaquent avec leurs griffes acérées et sales, tellement sales en fait que toute plaie s’infectera sûrement. Les bactéries qu’elles injectent à leurs proies sont si mauvaises qu’après être blessée, la malheureuse victime subit un choc septicémique comparable à un poison violent (effets rapides, résultat dangereux) qui la tuera en quelques minutes à moins de boire un antidote naturel (et encore, cela ne vous épargnera pas le gonflement, la fièvre et les suppurations). L’action rapide d’un prêtre de Youclidh pourrait être recommandée. Lorsqu’elles le peuvent, les goules sautent sur un humanoïde pour le plaquer au sol et entreprennent de le mordre au cou. Cette méthode est terriblement efficace et cause des blessures horribles... le seul moyen de décrocher la goule (qui est elle-même sans défense à ce moment) est de la tuer, au risque de blesser le malheureux coincé sous elle.

Une fois tuées [1], les goules se décomposent comme des cadavres normaux.

- Notes -

Des variantes ont été observées au cours de ces derniers siècles. Des goules plus grandes, plus féroces et aux instincts prédateurs semblent avoir été "élevées" par des êtres maléfiques puissants, et observées au service de nécromanciens de haut niveau. D’autres fois, des aventuriers ont rapporté avoir rencontré des goules obèses nourries par leurs congénères (pardon, gavées) au point de ne plus pouvoir se déplacer. Ces goules, toutes de sexe féminin, seraient comme des prêtresses capables de prodiges mineurs... Quant à d’autres, ils prétendent avoir entendu parler de véritables cités souterraines grouillant de monstruosités se gorgeant de nos morts et de nos ordures... légendes ? rumeurs ?

Jeu de rôle : Les goules peuvent être trouvées notamment dans le scénario L’expérience interdite - voir scénarii et plans ainsi que dans le dans le Grand Bestiaire, page 299.