Encyclopédie Naheulbeuk

Accueil > Géographie > Collines d’Altrouille

GemmeCollines d’Altrouille

Un lieu pour l’aventure paisible

lundi 11 juillet 2005, par Cham von Schrapwitz

J’ai encore reçu un démarcheur d’une maison de retraite pour Mages située dans les Collines d’Altrouille. Non mais pour qui me prennent-ils ? Croient-ils que je ressemble à ces mages négligés, à la barbe sale et à la robe pas nette, incapables de lancer le moindre sort et qui passent leur vie à fumer des trucs étranges ?

Enfin le démarcheur ne viendra plus vanter la cuisine hobbite et le calme des Collines : on a du mal à parler quand on a été changé en chaleur et en lumière.

Tour de Blizdand, 3e jour de la décade de la Truite.

La zone des collines d’Altrouille est généralement négligée par les aventuriers. Cela se comprend facilement, dans la mesure ou rien d’intéressant ne s’y est déroulé depuis un âge au moins. Pour se convaincre que la zone est sans intérêt, désespérément calme, vide de monstres et dépourvue d’attraits, il suffit de préciser que les Hobbits y vivent en grand nombre, dans une région nommée le Mooté. Le nom de la région vient d’ailleurs de l’ennui Dlulien qui y règne, puisqu’on a souvent coutume de dire "je vais là haut dans les collines pour rouiller un peu". De "Altus" (haut) et "rouillarum" (rien foutre comme un gros porc).

Carte du Centre-Nord-Est
Proches de Glargh, les Collines d’Altrouille

Nous parlons bien sûr ici de la partie Sud des Collines. La partie Nord a été quant à elle colonisée par des géants il y a bien longtemps. Ils sont rares et fort heureusement casaniers, mais efficaces lorsqu’il s’agit de détruire un édifice construit par un inconscient qui aurait oublié de lire les panneaux plantés à la va-vite et qui délimitent le pourtour de leur territoire. L’aventurier se soucie peu du géant, dans la mesure ou celui-ci n’amasse pas de trésors et qu’il est difficile d’en venir à bout. Il laisse cependant un bon paquet de points d’expériences, mais il faut avoir envie de risquer sa tête.

Il n’en a pas toujours été ainsi : pendant l’Ere sans Dieux, les Elfes y avaient fondé le petit royaume de Gondolavenis, qui était leur avant poste du Nord contre Gzor. Caché dans un cirque cerné de plateaux escarpés, le royaume-cité fut au cœur de la grande guerre contre les Peuples Libre qui se solda par la défaite de Gzor (encore) et l’ascension des Moriacs sur les décombres de Vontorz. Lorsque Gondolavenis fut ravagé par les légions d’Orques et de Dragons noirs de Gzor, les collines d’Altrouille furent pillées avec zèle. La plupart des habitants furent massacrés et les forêts incendiées. Malgré la fin victorieuse de la guerre, les collines ne furent pas épargnées par la suite.

Le fameux Boss Orque Grûnden Furoncles-en-feu y établit ses tribus après la défaite de Gzor. Son armée domina la région pendant quelques décennies. Les Hobbits qui vivaient là subirent une longue période d’esclavage et de privations. Le nombre de repas par jour passa de 14 à 0,8 et on estime que la quantité de nourriture disponible chuta de 99.3%. Cela entraîna la mort d’une proportion semblable de semi-hommes. Grûnden fut un grand empalleur de Hobbits, qu’il aimait faire cuire sous la cendre. Mais qui n’a pas ses petites manies. Pour faire cuire un Peq, il faut environ une demi-douzaine de troncs d’arbres réduits en braises. De cette brillante époque vient l’expression "un peq, six troncs" [1].

Lorsque les Moriacs firent irruption depuis l’Ouest, dirigés par Kjeukien III, ils écrasèrent les Orques sans vraiment prendre le temps de s’arrêter [2]. Kjeukien n’était pas très diplomate avec les Humains, c’était pas pour se laisser emmerder par des peaux-vertes. Les Moriacs faisaient preuve d’une grande barbarie envers les Orques, et ils utilisaient leurs crânes comme tambours de guerre. Les sons étaient encore plus amusants si les Orques étaient vivants. Cette pratique de faire de la musique avec des Orques de barbarie s’est perpétrée dans nos tavernes contemporaines [3].

Kjeukien comptait aussi écraser les Hobbits pour s’en faire des percussions lorsqu’on lui vanta les mérites de leurs cuisiniers. Lassé de la frustre cuisine barbare et suspicieux face aux cuisines décadentes de Vontorz. Tout le monde n’est pas amateur de gelée d’ailes de cafard à la confiture de peau de saucisson de gnou tacheté. Il donna sa chance à un trio de semi-hommes rondouillards qui auparavant préparaient la nourriture de Grûnden [4]. Il trouva leur repas tellement délectable qu’il décida de les prendre à son service, et de laisser les collines d’Altrouille en fief et cadeau aux Hobbits. Le chef barbare, content d’avoir mangé chez les trois gros, laissa un de ses fidèles lieutenants, nommé Marty Ghan le Fou, surveiller ces Peqs qui venaient de retrouver leur liberté dans une région stérile, dévastée, jonchée de cadavres d’Orques et empestant le pied de barbare fatigué. Moralité, quand un barbare vous donne quelque chose, c’est toujours un peu suspect.

Mais les Hobbits sont de bons jardiniers [5], et l’Orque pourri est un bon engrais. Par la suite, personne ne passa plus dans les collines d’Altrouille. Lorsque les Cardiacs et les Moriacs s’affrontèrent, ils préférèrent rester sur les plaines, et piller les riches villages des Humains. Ce n’est pas que les Hobbits n’aient pas de richesses, mais leur vaisselle est trop petite pour les barbares, et leurs terriers trop étroits pour que les guerriers puissent y entrer pour piller à loisir [6].

Sans qu’on sache trop pourquoi, il n’y eu jamais beaucoup de monstres dans la région. Certains érudits prétendent qu’il reste des traces magiques du passage des Elfes et que l’aura de Gondolavenis protège encore le Mooté. Je pense que l’explication la plus plausible est la suivante : les monstres ont leur fierté et leur ego. Ils tiennent à terroriser les gens. Pour ce faire, ils doivent vivre dans un environnement digne d’eux. Marécages sordides, forêts maudites, montagnes escarpées entourées de noirs nuages... Imaginez une dracoliche effrayante dans un champ de carottes ou un fier seigneur zombie au milieu d’une marmaille aux pieds déjà poilus... C’est la honte !

Le voyageur qui s’aventure dans les collines d’Altrouille devra surtout emmener des médicaments pour faciliter la digestion (plus jamais leurs pizzas, plus jamais) et des boules de cire Chut pour se prémunir contre les chants des Hobbits, aussi joyeux que médiocres. Et croyez-moi, avant d’aller là bas, je ne savais pas qu’ils étaient aussi joyeux. Ni aussi simplets. Les cinq autres, je ne les ai pas trouvés. Ni d’ailleurs Blanche... Euh... pardon. J’ai du mélanger mes notes.

Une des seules raisons qui peuvent conduire un mage dans ces collines est la présence de très nombreuses herbes médicinales utilisées dans les composants de sorts. Les Hobbits en vendent beaucoup, mais mieux vaut les acheter sur place, avant que les rapaces des centrales d’achat de la grande distribution de Fangh n’aient rajouté au prix leurs marges scandaleuses.

Enfin, la région est calme et propice à la méditation. C’est une des raisons pour lesquelles on y trouve de nombreux mages à moitié séniles en pré-retraite, comme le fameux Glandalf le Sale. Ce sont ces gens qui envoient des démarcheurs à travers la Terre de Fangh... Désespérant.

Cham von Schrapwitz, Mage Elémentaliste et Guide Touristique

Jeu de rôle : vous pouvez jouer dans cette région avec des aventuriers de bas ou moyen niveau, grâce à une extension de territoire et une carte détaillée, que vous trouverez à la rubrique des plans sur le site de distribution de notre JDR.


[1cette sortie lamentable est sponsorisée par les Portes VLAN ! (TM)

[2Les Moriacs se définissaient comme des hommes de l’Est, mais ils étaient bien à l’Ouest de la Terre de Fangh, ce n’est pas facile de lire une carte

[3voir le dessin de Fab

[4on leur avait tondu les pieds à la Libération

[5ils ne peuvent pas avoir QUE des défauts

[6les femmes des Hobbits c’est pareil, mais pas pour piller