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GemmeGzor, Génie du Mal, Seigneur des Tentacules

Et il reviendra..

mardi 24 août 2010, par Cham von Schrapwitz

« Par les tentacules de Gzor ! »

Quel aventurier n’a jamais hurlé cette interjection, alors qu’il vient de comprendre que sa prime d’aventure de 1000 pièces d’or sera taxée à 99,8% par la Caisse Des Donjons ? Quel Nain n’a pas éructé ce juron braillard, alors qu’il vient de se coincer la barbe dans une charnière de l’armure qu’il tente d’enlever pour son bain annuel ? Quel apprenti magicien n’a jamais imprudemment invoqué en vain le nom du terrible et sombre seigneur des montagnes désolées, alors qu’il vient de rater son invocation et de faire pousser des pétunias sur des orteils ?

Tour de Blizdand, troisième jour de la Décade Maudite de Gzor.

Vous l’aurez compris, les mortels inconscients de la Terre de Fangh aiment à invoquer les tentacules de Gzor, sans toujours savoir de quoi il s’agit. Et vous, fidèles lecteurs, n’y échappez pas. Non, ne niez pas, je suis au courant : dans les moments les plus désespérés de votre vie, entre une « chaussette » et un « tagazoc », vous aussi, aimez à invoquer les tentacules de Gzor...

Mais êtes vous bien conscient des conséquences de vos actes ?

Gzor, plus qu’un poulpe : une énigme

Gzor... Énigme pour la plupart des érudits de la Terre de Fangh (ou autoproclamés comme tels). Gzor, Maître des Fourberies, Génie du Mal, inventeur du tourniquet farceur à énucléer, Seigneur des Guitares Démons, Dominateur des Démonettes du Chaos, et Némésis des héros les plus aguerris.

Son histoire se perd dans celle de la Terre de Fangh. La plupart des chroniques ancestrales ayant été perdues, brûlées au cours des guerres successives ou utilisées comme papier toilette par les barbares les plus dégénérés, nous sommes en manque d’informations fiables permettant de retracer le cheminement de Gzor.

Une chose est certaine, Gzor commença à faire parler de lui pendant la Grande Guerre du Chaos, lorsque les Dieux du Chaos eux-mêmes furent incarnés sous la forme d’avatars puissants, et marchèrent à travers la Terre de Fangh pour y semer désolation, mort et mutations ludiques avec polypes farceurs. On lui attribue parfois l’échec de la machination divine primordiale, mais il convient d’éviter de mentionner ce point en sa présence.

Gzor était un lieutenant de Khornettoh. C’est une de nos rares certitudes. Ce point est mentionné dans plusieurs passages du Liber Sanguinis cum Tripis Eclatis , la grande chronique sur les cultes déviants de Khornettoh.

De sa création, nous ignorons les détails concrets. Il fut démon, et vécu sans doute pendant des Eons et des Eons et des Eons [1] dans le vide cosmique des désolations nébuleuses et indicibles de l’univers (3e à droite après la villa d’Azatoth). Incarné sur la terre de Fangh à la suite de Khornettoh, il fit partie de ceux qui eurent le privilège de se choisir un corps de réception.

Sympathy for the Devil

L’homme qui servit de réceptacle à l’essence maléfique de Gzor était, comme dans toutes les bonnes tragédies des temps passés, un jeune héros au cœur pur et à l’ambition démesurée. Certains avancent l’hypothèse selon laquelle son nom aurait été « Anakin Siegfried Ingals », mais je vous laisse juges de cette épineuse question. En tous cas, il fut corrompu dans l’embuscade classique qui consiste à ficeler une princesse en haut de la tour d’un morne château, au bas duquel vous installez un dragon de modèle standard [2].

Immanquablement accourent les princes, paladins et autres héros téméraires (et quelques héroïnes aussi). Il suffit d’avoir eu la présence d’esprit (peu commentée dans les chronique) de préparer trois catapultes, deux mille Orques et quelques dizaines de Gobelins armés de sarbacanes au curare, et vous pouvez constituer facilement un stock de héros pour vos expériences les plus immondes et innommables.

Gzor, incarné dans le plus beau des Hommes, entreprit alors une campagne de massacres et de tourments qui laissa des blessures profondes dans l’essence même de la Terre de Fangh. Dès son incarnation, son incroyable ambition était déjà la marque de son action. En effet, Khornettoh ne sembla pas étonné de voir cet archi-démon s’incarner dans le corps d’un humain de grande beauté, alors même qu’il passait ses journées et ses nuits dans une armure du Guerrier du Chaos qui ne laissait guère à ses victimes le loisir de contempler son anatomie de gravure de mode avant qu’il n’ait terminé de leur retirer la rate avec une fourchette à huîtres mais sans anesthésie.

Gzor avait déjà un plan. C’est sa marque de fabrique. Dans une Terre de Fangh souvent dominée par la spontanéité, l’impréparation, le Chaos approximatif et les propos irréfléchis, Gzor est le maître des plans à l’intérieur des plans. Selon sa propre devise, gravée au fronton de sa forteresse noire : « le Chaos oui, la chienlit, non ! ».

L’inventeur du concept de "Donjon"

Gzor fut le principal architecte du grand château noir de Khornettoh : le Tangorodrigue. Ce fut un édifice aux proportions dignes des dieux, créé par des tourbillons d’énergie divine et par le sang de centaines de milliers de Nains et d’Humains [3] forcés de travailler le roc jour et nuit jusqu’à épuisement, de façon à ce que chaque pierre, si humble fut-elle, fut baignée par le sang d’un innocent [4].

Le Tangorodrigue fut sans doute le premier « donjon » de la Terre de Fangh, et il fallut toute l’énergie des Elfes Meuldors pour en venir à bout. Lorsqu’il construisit sa propre forteresse noire, "Balla-Dûr", Gzor ne put jamais rivaliser avec la puissance du château de son ancien maître. Depuis lors, il déteste les comparaisons.

C’est un excellent moyen de susciter chez lui une colère noire (ce qui permet d’ailleurs souvent de survivre quelques instants, le temps qu’il fasse un discours poseur sur son propre génie incompris).

Guitares Démons et Maldédiction Elfique

Revenons à la Guerre du Chaos : l’histoire de la fourberie de Gzor est bien connue. Les autres Dieux du Chaos étant préoccupés par les victoires de Khornettoh, ils décidèrent de s’incarner, et virent en Gzor le sujet idéal pour semer la discorde au sein des armées du Dieu du Sang. Tzinntch lui donna pouvoir sur les Guitares Démons, instruments maudits et honnis forgés au plus profond des désolations du Chaos pour vaincre la magie musicale des Elfes. Slanoush lui donna toute la perversité qui manquait à son apparence lumineuse, et Niourgl lui donna quelques mouches à viande que Gzor déclina poliment... il y a des limites.

Gzor, dévoré d’ambition, était l’instrument rêvé pour les Dieux du Chaos : grâce à son charme et à son charisme, il parvint à soulever les peuples libres de la Terre de Fangh, et à les unifier contre son ancien maître.

Il conduisit les Meuldors, les Barbares et les Nains à l’assaut du Tangorodrigue qu’il avait contribué à créer avec amour, fouets et exécutions sommaires. L’idée était à la fois de vaincre Khornettoh et d’affaiblir les mages Meuldors, pour qu’ils puissent être à leur tour détruits par les autres Dieux du Chaos. En échange de sa double trahison, Gzor serait élevé au rang de Dieu du Chaos, tandis que Khornettoh, piégé dans son avatar, devait être enseveli pour l’éternité sous les ruines de son château. Bien entendu, Gzor en profita pour attiser la haine entre les Dieux, afin que l’unité du Chaos fut durablement compromise.

Malheureusement, dans la trahison, tout est souvent question de timing, et la partition de Gzor commença un instant trop tôt.

Poussé par Fuhala, Gzor dévoila sa ruse avec trop de précitpitation. Les Golbarghs et autres démons du Chaos n’avaient pas neutralisé le puissant mage Téclystère, qui parvint à concentrer tout son pouvoir pour maudire Gzor avant de tomber raide mort, percé de milliers de flèches tirées par les Elfes Noirs de Lafoune. « Face de Krygonite » fut le dernier mot du mage Elfe, manifestement dérangé du bocal à anchois.

Personne depuis n’a saisi le sens de cette imprécation dont les conséquences furent poulpesques.

Tu seras un poulpe, mon fils

La seconde vie de Gzor commença : tandis que les avatars des Dieux du Chaos furent volatilisés par l’instabilité magique provoquée par leur propre proximité, le beau lieutenant de Khornettoh fut changé en monstre hideux, vert, tentaculaire, amas protoplasmique d’appendices indicibles et gluants. Aujourd’hui encore, on peine à représenter Gzor dans son apparence véritable, les peintres et dessinateurs perdant rapidement toute santé mentale.

Stupéfaits et écoeurés par sa vraie nature, ses alliés Humains et Elfes se détournèrent de lui, tandis qu’Orques et Gobelins se prirent immédiatement d’affection pour lui. Avec la disparition des Dieux du Chaos qui les avaient créés, les races sombres avaient besoin d’un chef pour les mépriser, les fouetter et les envoyer à la boucherie pour Sa plus grande gloire.

Gzor n’était pas du genre à se laisser abattre par quelques tentacules. Dans les années qui suivirent, ses actes jetèrent les bases de la malfaisance pour les siècles à venir. Il fut le modèle premier et parfait du Génie du Mal sadique, et ses commandements sont appliqués à la lettre par les « apprentis maîtres du monde » :

Les 10 Commandements du Mal de Gzor

- Entouré d’imbéciles tu seras : Plus ils sont bêtes, plus votre génie brille dans la sombre trame noire de l’infini cosmique (avec des lampes à économie d’énergie).

- Dans une base secrète, tu vivras : Si possible souterraine, et si possible dans un volcan en activité (même si concilier les deux de façon durable est parfois difficile).

- Des plans à l’intérieur des plans, tu ourdiras : Même pour aller chercher le pain.

- D’interminables dicours tu feras : face aux aventuriers prisonniers avant de les tuer, même si cela a pour conséquence de faciliter leur évasion.

- Un rire sardonique, tu développeras : C’est quand même plus classieux, face aux héros de tout poil.

- Toujours, ta revanche tu prépareras : Car la vie d’un Hyper-Méchant n’est qu’une suite de revanches éternelles.

- Vaincre par Cruauté et Ruse tu essayeras : Plutôt que par force. Un vrai méchant supprime Noël et Thanksgiving, même si cela ne veut rien dire !

- L’Objet Ultime toujours tu chercheras : Pour détruire le monde.

- Des Ninjas dans ton staff, toujous tu auras.

- En toutes circonstances : Faites le Mal, mais faites le bien !

Si vous suivez cette roadmap, cela vous promet de beaux achievements, comme on dit dans les cabinets de consultants en organisation du Mal de la Terre de Fangh.

Revenge is a dish best served cold

L’ère « Sans Dieux » passa sans que Gzor ne ressente le besoin de sortir de sa base secrète qu’il aménagea avec beaucoup de goût pendant environ cinq siècles : si vous trouvez que c’est long, essayez d’obtenir en moins de 500 ans l’intervention d’un plombier, d’un plâtrier et d’un menuisier sur la Terre de Fangh (ou ailleurs).

Décidé à prendre sa revanche, mais manquant de troupes pour ce faire, il décida de se lancer dans une opération de zizanie caractérisée : c’est Gzor qui est à l’origine des guerres entres Elfes et Nains, qui auparavant commerçaient en bonne camaraderie. C’est Gzor qui provoqua l’hostilité entre les Humains et les Nains, pour de sombres questions matérielles. C’est Gzor qui faillit mener une fois de plus la Terre de Fangh à sa perte, pratiquement sans engager un seul Gobelin dans la bataille. Les menées de son lieutenant, l’archimage Tholsadûm, sont d’ailleurs restées dans l’Histoire.

L’ère Sans Dieux touchant à sa fin, les Dieux du Chaos furent de retour, un pluvieux après-midi d’automne. Nul n’a conservé mémoire de la confrontation entre Gzor et l’essence divine de Khornettoh, mais il semble que quelques noms d’oiseau furent échangés entre l’aspirant dieu devenu poulpe et le Dieu des Tripes devenu immanent. Le match fut nul cependant, car Khornettoh avait perdu, sans qu’on sache trop pourquoi, tout pouvoir sur Gzor... Était-ce un hasard du Chaos ou l’ultime malédiction de Teclystère ? Toujours est-il que depuis lors, Gzor poursuit sa route sans que les Dieux du Chaos ne parviennent à le maîtriser.

Ravi du retour de des Dieux qu’il comptait bien un jour remplacer, Gzor recommença à ourdir des plans à l’intérieur des plans, pour s’emparer de la Terre de Fangh. Il tourna son regard vers la cité Elfe de Gondolavenis.
Puissante cité-état fortifiée, fondée par les premiers Meuldors eux-mêmes, elle était le centre de la culture elfique bourgeoise, du bon goût bien coiffé et de la prospérité prétentieuse sur la Terre de Fangh. Protégée par des murailles apparemment infranchissables, par des troupes nombreuses, des archers à l’œil de lynx et des sortilèges particulièrement rusés, la cité était nichée au creux d’un site montagneux superbe, avec quantité de gentils animaux que les Elfes coiffaient à longueur de journée.

Laisse les Gondolavenis

Gzor élabora un plan subtil pour préparer la chute de la Cité : il usa de ses agents les plus sournois pour provoquer une réconciliation générale entre Nains et Elfes, qui culmina par une grande « fête de la bière » organisée à Gondolavenis.
Les tonneaux du précieux liquide rentrèrent par milliers au sein des remparts de la ville, et un joyeux carnaval débraillé fit chanter et danser les habitants pendant neuf jours et neuf nuits. Au matin du dixième jour, des ingénieurs Gobelins, infiltrés et déguisés en tant que « gnomes spécialistes des feux d’artifice », firent sauter les portes de la Cité. Les Orques et les Golbarghs investirent la Cité, qui fut ruinée, rasée, pillée et ravagée en quelques heures. Piégés dans leurs murailles indestructibles, paralysés par la gueule de bois et pataugeant dans un mélange de vomi et de bière tiède, les Elfes furent incapables d’utiliser leurs arcs. Leurs invités Nains résistèrent avec opiniâtreté, mais se battirent aussi contre les Elfes qu’ils tinrent responsables de ce fiasco. Seule une petite troupe d’Elfes menée par un certain Estilrond (fils de Patapon) parvint à s’échapper, emmenant hors des murs le terrible Piano Unique qu’ils utilisèrent pour se frayer un passage à travers l’armée de Gzor. Assis devant son palantir en train de grignoter des chips en contemplant le massacre, Gzor manqua de s’étouffer : le grand artefact des Meuldors était donc retrouvé, et il n’aurait de cesse de s’en emparer, pour devenir (enfin) un Dieu !

Le Piano Unique

Revenons sur l’histoire du Piano Unique : A la fin de l’Ère du Chaos, sentant leur déclin, les Elfes Meuldors de la Terre de Fangh réalisèrent, avec la mort de Téclystère, que leurs chants elfiques corrompus ne pouvaient plus produire la même magie souveraine que dans le temps lointain de leur puissance vocale perdue.

Pour pouvoir faire face dans la durée aux menées du Chaos, un groupe de mages Elfes menés par le puissant Tömmhan (grand pourvoyeur d’instruments musicaux) entreprit des recherches poussées dans le domaine des objets magiques à émission sonore. Ils furent aidés de quelques Humains et Nains de bonne volonté (enfin par quelques Humains de bonne volonté et quelques Nains, soyons précis).

Le résultat de ces recherches fut le Piano Unique : s’étant inspirés des guitares démons, les Meuldors enchantèrent un piano avec une partie de leur pouvoir, sacrifié dans chaque touche de l’instrument. Les runes des Nains et la beauté du travail des artisans Humains produisirent un instrument unique (comme son nom le laisse supposer), qui a la capacité, lorsqu’on en joue, de multiplier par mille les pouvoirs magiques de son utilisateur.

Pour Gzor, cela signifiait tout simplement « devenir un dieu ».

La Guerre des Peuples Libres

Gzor, fort de sa victoire à Gondolavenis, déchaîna toute sa puissance sur la Terre de Fangh. Las, cette perte de sang froid typique du Génie du Mal ruina ses espoirs : après quelques victoires qui précipitèrent la chute des tyrans de Vontorz, il dispersa ses troupes aux quatre coins de la contrée dans la recherche désespérée du Piano Unique, et se rendit coupable de tant d’exactions et de pillages avec ses Orques et ses Golbarghs que les Humains finirent par s’unir sous la bannière d’Ilshidur le Grand, autoproclamé pour l’occasion "Dictateur des Moriacs", général de génie et grand consommateur de fibres alimentaires au petit déjeuner.

Allié aux quelques Elfes et quelques Nains ayant encore dix sous de bon sens dans leur poche, Ilshidur parvint à vaincre « à la découpe » les armées de Gzor, éparpillées en petites unités. C’est à la bataille de Kluguff que le Sombre Katakak périt d’une indigestion d’Orques, après qu’une ruse de Ilshidur les ait retournés contre le monstre préféré de Gzor.

Pendant ce temps, le Piano Unique fut caché par Estilrond dans sa résidence d’été de Fontencomble, sous l’apparence d’un anodin clavecin elfique de jardin. Avec sagesse, Estilrond pressentait que ce terrible instrument n’était pas à mettre entre toutes les mains. Seules les Elfettes de niveau 1 furent autorisées à jouer avec : n’ayant aucun pouvoir, elles ne risquaient d’autres déconvenues que quelques fausses notes.

Vaincu et assiégé de nouveau, Gzor ne dut son salut qu’à l’incapacité des Humains et des Nains à entamer ses murailles de granit et à l’arrivée d’un hiver particulièrement précoce. Estilrond refusa de prêter à Ilshidur le Piano Unique, de peur que Gzor ne s’en empare. Certes, l’artefact aurait sans mal détruit les murailles de Balla-Dûr, mais il est probable que Gzor aurait attiré à lui l’artefact magique.

Finalement, lassées d’un siège interminable, contaminées par la Peste de Niourgl et en proie à des dissensions sur les parts de pillage, les troupes d’Ilshidur se dispersèrent.

Celui qui aurait pu unifier la Terre de Fangh et rester dans l’Histoire comme le Héro de la Fin de l’Histoire sombra rapidement dans l’oubli. Les hordes des Moriacs furent unifiées par un autre chef, et partirent piller d’autres contrées... Les Issari dépêchés sur la Terre de Fangh arrivèrent trop tard pour participer à l’assaut et, plutôt que de se rendre à Balla-Dûr pour vaincre Gzor une bonne fois pour toute, ils firent n’importe quoi, en prétextant que la destruction du Génie du Mal n’était pas dans leur fiche de mission.

Certains avancent l’hypothèse selon laquelle c’est Gzor qui aurait favorisé l’asencion de Kjeukien III chez les Moriacs, et qu’il fut l’instigateur du grand massacre de Glargh. La question reste ouverte, ou d’une autre couleur.

Revenge is a dish best served chilled

Retour à la case départ pour Gzor, qui rumina de nouveau pendant quelques siècles, pendant les réparations de son chateau. Il tenta bien quelques petites machinations, dont la plus intéressante fut la création des « nazguls en tongues ». Pour retrouver le Piano Unique il captura secrètement les meilleurs pianistes de la Terre de Fangh, et les soumis à un récital ininterrompu de plusieurs années de guitares démons. Le résultat fut un groupe de neuf spectres tourmentés, qui haïssent tous les pianos et les recherchent pour les détruire. Quant à l’origine des tongues, on s’interroge encore... Est-ce que des babouche eussent été plus sérieuses ?

Gzor est un être patient et obstiné. Il savait que, avec le temps, les nouvelles dynasties Humaines devenaient forcément décadentes. Cela ne manqua pas avec les barbares Moriacs, qui en un millénaire passèrent de l’austérité courageuse et ascétique qui caractérise le barbare des plaines en quête de pillage à la mollesse orgiaque et dolente typique des souverains fatigués par les viandes en jupe courte et les courtisanes en sauce (ou l’inverse).

En l’an 999 du 2e âge, Gzor passa à l’action. Son attaque fut lancée un Ilshidrin, pour symboliser sa vengeance contre son ancien vainqueur. Il avait pendant un millénaire accumulé les inventions sadiques (comme le Vomissoir de Gzor), les Orques vicieux, les Golbarghs improbables, les monstres approximatifs et les cultistes vindicatifs.

Aidé par de nombreux espions et assassins, il se lança dans une vaste campagne pour asservir la Terre de Fangh. Il s’était assuré la collaboration de Starwoman, un des Issari, en ayant instillé en lui des tentacules spirituelles via un des palantirs perdus.

Malgré tout, son attaque surprise sur Fontencomble échoua à capturer le Piano Unique, car Estilrond l’avait depuis longtemps confié en secret au jazzman Bill Boh, qui jouait dans un piano-bar hobbit.

Estilrond, Bandalf et Galahadrillette, sortant de leur retraite, mobilisèrent les énergies et les héros de la Terre de Fangh, et exhortèrent les Moriacs pour qu’ils retrouvent un peu de leur ardeur passée. Grâce à des régimes elfiques protéinés et à des sorts d’amincissement de masse à base de « pâtés inverses de Galahadriellette », les Moriacs, sous la bannière de leur roi Lelézard, parvinrent une nouvelle foi à mettre les troupes de Gzor en échec.

La Montagne du Festin

Cette diversion donna juste le temps aux Hobbits de ficeler le Piano Unique sur un aigle géant et de l’emmener en haut d’un volcan situé en face de la forteresse de Gzor [5]. Les Hobbits donnèrent alors un récital désacordé doublé d’un grand banquet. Le volcan, rebaptisé depuis « Montagne du Festin », entra dans une éruption terrible, dont les cendres clouèrent au sol les bêtes volantes de guerre des nazguls en tongues. La lave envahit le palais de Gzor, qui s’y brûla farouchement les tentacules. Il perdit (temporairement) le contrôle sur ses nazguls et sur le gros de son armée, qui se dispersa et fut détruite par les troupes des Humains, des Elfes et des Nains, pourtant inférieures en nombre.

Personne ne sait exactement ce qu’il advint du Piano Unique. Il fut perdu dans la soute à bagages d’un aigle géant pendant une correspondance en transit sur le retour. La Terre de Fangh était sauvée, presque par hasard, et les Moriacs eurent une fin digne de leurs débuts, l’épée à la main, en courant dans les entrailles, et en vénérant Crôm à coups de mandales.

Au cours du deuxième âge, Gzor est resté assez discret, se contentant de répondre parfois via son essence démoniaque aux appels de quelques cultes dérangés et obscurs qui lui vouent une vénération sans bornes. Vers le 11e siècle, le clerger de Gzor fut assez puissant dans l’est pour lever des armées, et le patriarche de son culte, l’Archilecteur, prit une part active à la « Guerre des Rillettes ». Malheureusement pour lui, son maître ne daignât pas sortir de son château de Balla-Dûr, et ses cultistes furent massacrés. Cette déroute commença à jeter un sérieux doute sur l’existence réelle de Gzor.

Ainsi, au cours du deuxième âge, Gzor est devenu une légende, puis un mythe, vestige d’une peur sans nom [6]. Il est devenu un sujet de plaisanterie, même. Mais ne vous y trompez pas : invoquer le nom de Gzor en vain n’est pas sans risque.

Parfois, sans qu’on sache trop pourquoi ni comment, ceux qui utilisent l’expression « par les tentacules de Gzor » s’attirent une malédiction terrible de Loose (TM) qui les poursuit farouchement pendant des années, et qui finit par amener leurs pas vers le Nord. De là, ils ne reviennent jamais...

L’Homme aux Boules de Feu vous met en garde !

Certains pensent même que Gzor n’est plus... Foutaises !

Quelques voyageurs et quelques rangers Nains savent que la terrible forteresse noire de Balla-Dûr se dresse toujours fièrement au milieu de forêts de colonnes de lave pétrifiées.

Je l’ai vue, de mes yeux vue. C’est une vision tellement indicible que ce château noir qu’on peine à imaginer que le Tangorodrigue de Khornettoh était peut-être cent fois plus grand et plus malfaisant. Cela dit, je puis vous l’assurer, Gzor est toujours là, bien vivant, bien tentaculaire, et je n’ai du mon salut qu’à ma capacité à l’énerver en critiquant la décoration de son salon et la petitesse de son chateau par rapport à celui de Khornettoh. Cela m’a laissé juste assez de temps pour conjurer un « ACME Black Hole » de téléportation, et me retrouver à quelques lieues de là [7].

Parfois, de la fumée s’échappe de la Montagne du Festin, signe que Gzor complote toujours en secret, rassemble des troupes et échafaude des plans à l’intérieur des plans. Ou alors qu’il a laissé bruler une tarte.

Il contrôle toujours des assassins, des espions, des sectes, des bandes d’Orques maraudeurs...

Il était là, au commencement du monde, et une chose est certaine : Gzor reviendra...

Cham von Schrapwitz, qui vous auras prévenus...


[1petit patapon bien entendu

[2NON ! Vous n’avez toujours pas le Niveau !

[3NDLR : Bon, il exagère un peu... Disons quelques milliers

[4à cette époque, on creusait le jour et on creusait la nuit !

[5y aller à pied ? Il faudrait vraiment être supide !

[6toute ressemblance, hein bon

[7j’avoue avoir été fait prisonnier par une patrouille de Gobelins armés de leurs maudites sarbacanes à curare