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GemmeOurs-Hibou, caillou, joujou...

Sonnez le carillon ! voilà la bêêêêêêête !!

mardi 2 juillet 2013, par Runegui

Autrefois le fléau maudit des campagnes, l’Ours-Hibou est aujourd’hui plus l’objet de contes de vieillées que de battues vengeresses. pourtant, il fut un temps où ce prédateur nocturne hantait toutes les forêts, plaines et montagnes de la Terre de Fangh.

Au menu de notre présentation d’aujourd’hui, nous vous proposons une créature dont la rareté actuelle a faite une légende vivante : L’ours-Hibou.

Illus. par Guillaume albin

— Un peu d’histoire —

Relique des temps immémoriaux où tous les hommes étaient des barbares sentant le purin, l’Ours-Hibou était un prédateur presque naturel qui faisait compétition aux tigres à dents de dague, aux crocorribles et autres abominations laineuses, cornues et dinosauresques qui hantaient toutes les steppes, marigots et collines sauvages de la terre de Fangh. Causant relativement peu de dégâts aux nomades chasseurs, l’espèce connu toutefois une cohabitation difficile avec les éleveurs de porc et de moutons qui firent leur apparition après la ’pacification civilisatrice’ de l’espèce humaine par les Elfes Meuldors.

En désespoir de cause, l’espèce ne parvint à survivre que dans des coins paumés et sauvages, reculant de plus en plus profondément dans les montagnes et les forêts au fur et à mesure de l’expansion des civilisations humaines.

Hélas, les coins sauvages sont de plus en plus bondés d’aventuriers porteurs de sandwichs au pâté avariés, et les accidents de camping se font de plus en plus nombreux.

— Un physique de Rustre —

D’après le spécimen empaillé du Zoologium, un Ours-Hibou mature mesure environs un bon tiers de plus que l’ours des cavernes ordinaire ; sa tête, ses épaules, son dos et son entrejambe sont couverts de plumes grossières, assez inesthétiques mais bien isolantes ; le reste du corps est recouvert d’un pelage épais, roux, brun ou noir. Les pattes antérieures sont énormes et terminées de doigts griffus, tandis que les pattes postérieures s’articulent et s’achèvent comme des serres massives. Il ne fait aucun doute que l’animal peut se mettre à 4 pattes et courir de la même façon qu’un ours, mais on suppose qu’il passe le plus clair de son temps debout sur ses pattes arrières, à cause de la position de certains os du bassin. Mais le trait le plus déconcertant de la créature reste son étrange gueule/bec garni de crocs aiguisés comme des rasoirs et avec laquelle il inflige des blessures terribles et souvent fatales.

les sens de l’animal semblent affutés à l’extrême et lui permettent d’être un prédateur très compétitif. Toutefois, son excellente vision nocturne lui joue des tours, car ses yeux s’ajustent mal aux lumières vives.

— Oiseau de Nuit —

L’Ours-Hibou a des habitudes nocturnes et chasse en utilisant son odorat et son ouïe perçantes [1]. Sa vue n’est pas meilleure que celle de l’humain moyen mais elle s’ajuste bien à l’obscurité et peut même percevoir l’ultra-violet, mettant en évidence les traces d’urine de ses proies sur la végétation sous la lumière lunaire.

Au plus fort de l’hiver, l’Ours-Hibou hiberne volontiers dans une caverne ou un gros terrier, qu’il peut partager avec d’autres créatures (blaireaux, moufettes etc.) qu’il n’attaquera pas ; la raison n’est pas connue, mais on pense que ces prédateurs modestes chassent la vermine de l’antre et sont tolérées comme ’domestiques’.

Lorsqu’il rencontre l’homme, l’Ours-Hibou devient beaucoup moins pittoresque. car souvent, l’homme est un aventurier qui dort, la tête sur un sac à dos bourré de sandwichs.


— Une passion du sandwich —

Attention : L’odeur du pâté, du jambon et du saucisson les rendent littéralement berserk. Ils ne reculeront devant rien pour un chapelet de saucisses. En cela, ils nous rappellent un peu les ogres.

Pour se prémunir contre de telles catastrophes, il existe une solution simple : être végétarien le temps d’une balade. [2]

— Ramasser des bouts —

L’Ours-Hibou est coriace à tuer mais pas invincible : une douzaine de lances bien maniées auront raison de lui. Sa chair est toute aussi coriace, mais bien assaisonnée elle peut faire bonne impression en ragoût. La peau ferait un trophée spectaculaire, et un spécimen en bon état pourrait se vendre une fortune chez un naturaliste. Toutefois, il y a encore beaucoup mieux.

Les oeufs d’Ours-hibou, convenablement recueillis et protégés, peuvent être couvés avec de bonnes chances de succès. Les jeunes Ours peuvent être entraînés dès l’enfance comme chiens de garde par un maître peu regardant à la dépense [3] et valent une petite fortune au marché noir des monstres de donjon : Ils s’acclimatent parfaitement aux cavernes et ambiances souterraines pourvu que la chère soit abondante. Il est même possible de familiariser un Ours-Hibou à quelques individus qui prendront le rôle de ’domestiques’ ; en général, l’équipe d’entretien du donjon, un belluaire ou le bras droit du maître du donjon peuvent être tolérés, voire ignorés par l’Ours. [4]

Un oeuf non-éclos peut valoir entre 500 et 2000 pièces d’or, un jeune entraîné jusqu’à plus de 6000 pièces d’or.

Extrait en toute simplicité des Prodigieux Tomes de Savoir Universel parus aux P.U.F. (Presses Universitaires Fanghiennes)— Tome 45, Bêtes et Monstruosités Naturelles.


[1Si vous pétez, vous êtes mort.

[2Les elfes sylvains n’ont jamais eu aucun problème avec les Ours-Hibou, et à juste titre !

[3Cinq kilos de saucisse fumée par jour pendant 2 ans, c’est un budget...

[4Si vous êtes maître du donjon, n’oubliez pas de vous familiariser avec vos petits locataires. Sinon, votre bras droit qui, lui, aura vos petits amis dentus dans sa poche, pourrait bien vous jouer un petit tour et prendre votre place...