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GemmePetipani

Déesse Elfe du Lembas.

jeudi 17 mars 2005, par Nak’hua Thorp

Il existe sur la terre de Fangh deux sortes de lembas.
Le premier, apporté par les premiers elfes lorsqu’ils arrivèrent de leur lointaine terre natale, doit ses propriétés à de puissants enchantements. Connu seulement d’une poignée de mages, il est devenu légendaire.
Le second, pas magique pour deux sous, doit son existence à une de ces déesses mineures apparues après la fin du règne des Dieux Majeurs du Chaos. C’est ce lembas-là qui nous intéresse aujourd’hui.

Le souvenir du lembas hantait les elfes sylvains. Ce pain miraculeux qui leur avait autrefois donné la force de guerroyer contre les légions chaotiques n’existait plus que dans leurs rêves, maintenant que les derniers grands mages culinaires avaient quitté la terre de Fangh, ou tout au moins la société civile. De cette nostalgie et d’un voile d’essence divine dérivant sur la rosée du matin naquit une nouvelle déesse. Par un beau jour d’automne, elle apparut simultanément à tous les cuisiniers elfes de la terre de Fangh pour leur enseigner sa recette.

Petipani, déesse du lembas, ressemble plus ou moins à une elfe, à ceci près que sa corpulence évoque plus l’aimable matrone qui se tient au fourneaux dans votre auberge favorite que la grâce élancée des autres divinités elfiques. Son physique, de ce fait, n’est pas sans parenté avec celui des accortes déesses hobbits. Ceci s’explique facilement quand on a la chance d’accéder à sa recette, qui est très jalousement gardée par ses dépositaires. Contrairement au lembas magique des Meuldors, le lembas de Petipani est extrêmement calorique, ce que la déesse incarne à merveille. Du beurre, du beurre et encore des rondeurs.

La recette [1] contient tellement de gras que l’on est en droit de se demander comment les elfes sylvains restent minces. La réponse tient à l’extrême densité des galettes, qui les rend très bourratives. Quand on mange du lembas, on a très vite l’impression d’avoir une pierre dans l’estomac. Il suffit en moyenne de deux bouchées à un elfe, de quatre bouchées à un humain et d’une demi-galette à un hobbit pour se sentir ballonné. Du coup, on est calé pour la journée. Bien souvent, la seule mention du mot "nourriture" donne un joli teint verdâtre à qui a mangé du lembas de Petipani. Quelque part, c’est l’effet recherché, puisque l’on n’a plus faim jusqu’au lendemain, mais l’expérience prouve que cette lourdeur dans l’estomac n’est pas ce qui se fait de mieux pour être efficace au combat.

La confrérie des chamans ascètes d’Elibed a d’ailleurs surnommé cette denrée miraculeuse "couine chaman", à cause des gémissements de douleur qu’une seule bouchée de lembas tire à ses adeptes quand ils en ont mangé. Ces hommes habitués à vivre de peu ne supportent pas cette nourriture trop riche. S’ils en mangent parfois, c’est juste pour se dégoûter un bon coup de la nourriture, et repartir sur le droit chemin de l’ascèse.

Cependant, en vertu de son côté sympathique et souriant, Petipani a eu droit à une lune à son nom dans le calendrier. De toute façon, dans votre auberge préférée, à moins d’être le genre de grand guerrier qui ne connaît pas la peur, vous essayez toujours de faire plaisir à la cuisinière, non ?

En guise de lieux de culte, les elfes sylvains se contentent généralement d’autels en pleine forêt, mais il existe une chapelle de Petipani dans le Temple des Nombreux Dieux à Alaykjdu. On y fait quotidiennement des offrandes de lembas, en telle quantité que la déesse elle-même doit commencer à se douter que les fidèles sont en fait ravis de se débarrasser de ce truc aussi bourratif que contraire aux lois de base de l’équilibre alimentaire. En tout cas, toutes ces offrandes beurrées donnent à l’endroit une brillance qui ne doit rien aux métaux précieux, et un nettoyage quotidien du sanctuaire s’impose, pour éviter que le beurre devenu rance ne répande sa puanteur dans tout le temple.

Nak’hua Thorp


[1Je n’ai pas pu voir moi-même la recette exacte, mais en toute honnêteté, pas besoin d’être un mage culinaire pour deviner en voyant une galette de lembas de Petipani qu’elle est essentiellement constituée de beurre.