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GemmeAVATAR 2003.

La journée inoubliable du voyageur.

mercredi 1er septembre 2004, par Zien Nith

Approchez ! Ne restez pas dans l’ombre, venez-vous réchauffer auprès du feu, et laissez Zien Nith le voyageur vous conter l’épique histoire des aventuriers du Naheulband dans les terres des barbares du nord !

Il est 20 heures.

Sous le chapiteau, une troupe d’hommes en armes garde la scène où le groupe fait ses essais acoustiques, tandis qu’une foule de plus en plus pressante de badauds, d’aventuriers et de soûlards de toute les races, elfes comme nains ; de toutes les coutumes, adorateurs du dieu unique comme de la déesse du chaos ; et de toutes les vocations, petit voleur de passage comme magicien de 7 eme cercle de la grande guilde des arcanes, attendent le moment fatidique.

Le groupe règle le son...

L’impatience se matérialise de minute en minute.

"Alors ?" Crie un nain.
"Vive PoC !" Beugle un barbare.
"Que la musique remplisse son office !" Lance un elfe. "WIIIIIIIIII" répond ouvertement ce cher Larsen. "3 bières pour la 4 !" revendique enfin le tavernier.

Il suffit d’un bruit émanant de la scène pour que la foule réagisse au quart de tour. Il suffit d’un "un deux test micro" pour déclencher une acclamation générale et enthousiaste du public. Il suffit d’une intro de "South of Heaven" de Slayer à la 12 cordes pour imposer le respect à toute l’assemblée qui le manifeste par des cris déchainés. Et ce n’est pas encore commencé.

Puis, afin de coordonner totalement et définitivement le groupe, l’installation acoustique et l’ingénieur du son, une chanson irlandaise est poussée par les artistes.

Le public est en ébullition. Aussi loin que l’oeil puisse voir, des épées, des haches, des masses "tape dur" des hallebardes et même des tentacules sont pointés vers le ciel par un millier de fanatiques fous furieux (ndlr : allez... le vrai chiffre semble être plutôt 700 !).

Derniers raccords, et le Maître prend de plus en plus la parole pour calmer ce qui n’est plus qu’une masse vivante. Et c’est l’effet inverse qui se produit. A chaque mot du Maître, la masse se détend et se retend.

Puis, silence. le concert commence.

Mais le silence ne dure qu’un temps, et déjà le public chante avec le maître "les épées Durandil".

A l’occasion de la nouvelle chanson des nains "Mon ancètre Gurdil", des paladins sautent sur place, des elfes chantent, tout le monde tape du pied ou saute à pieds joints sur un plancher qui aura encore mal dans trois siècles.

Le répertoire du groupe est inédit, et pourtant, un petit groupe connaît à l’avance toutes les chansons qui vont être chantées, s’évertuant ainsi à casser l’effet de surprise en criant leurs connaissances à qui veut l’entendre (ndlr : ha, les gens du forum....)
L’ambiance monte d’un cran. Une gigue est dansée. Une farandole se crée ! Un slow s’organise sur une des chansons de Conan ! Une valse se forme sur "The wild rover" ! La magicienne chante avec une voix si divine qu’elle séduit l’assemblée, dans laquelle elle se fondra quelques temps. C’est alors que le maître commet la plus grosse erreur de la soirée. C’est alors qu’il dit : "Allez, maintenant, je chante "capitaine Flam" en tchèque ! Et public de se mettre à crier : "Chiche ! Chiche ! Chiche !".

Hilarité générale. Quelques accords sont formés par le groupe. Les barbares scandent de plus en plus fort. "Chiche ! Chiche ! Chiche !" Puis, IL le fait (ndlr : en fait, je l’ai fait, mais à la cornemuse irlandaise).

Le public émet un de ses rares silences. Tony Verdâtre lance le morceau à la guitare pendant que Ghislain se met à chanter en yaourt (goût bulgare ?), et que le reste du groupe joue la célèbre mélodie. Mon compagnon tchèque "Hrs" me dit : "hé ! Mais il chante "capitaine Flam en Tchèque !" De nouveau, hilarité générale.

Mis à part quelques nouveautés, comme "Mon ancètre Gurdil", le répertoire habituel mais ô combien emballant suit son court.

Les épées Durandil ?

"Gorzyne ! Gorzyne !" Se met à crier une partie du public. "Maiden ! Maiden", crie un magicien du 7eme cercle qui s’est trompé d’époque, de dimension et de lieu, mais qui n’est pas déçu pour autant. "Le poulet ! Le poulet !" chante alors un petit groupe, ce qui déclenche une incompréhension générale. Incompréhension de courte durée, puis-ce que voici venir, des mains du public, un poulet vivant, ni plumé, ni changeur de forme, qui sera donné en offrande au Maître et à sa troupe, qui le montrera, à plusieurs reprises, à la masse survoltée, notamment quand celui-ci, je cite : "va chier sur la scène" (ndlr : il essayait aussi de boire la bière de Tony !).

S’en suit un concours de flûte magistral, remporté d’une manière grandiose par l’Elfe du groupe, Jade, qui nous fait une véritable démonstration de doigté et de talent.

Puis, vint la dernière chanson. Sans trop y croire, le public fait comme si de rien était. Comme si le concert venait de commencer. Il s’emballe de plus en plus, il court, il saute, il danse, il s’empoigne, il se pousse, il s’esclaffe...

Mais, comme toutes les bonnes choses ont une fin (les moins bonnes choses aussi, mais cela ne nous concerne pas) cette dernière chanson touche à la sienne. Déjà, le public chante "owowohoooo ooo" . Déjà, les gens s’époumonnent sur un choeur de "une autre ! Une autre ! Une autre !". Déjà, le Maître fait ses adieux.
Il n’a plus l’occasion de placer un mot. Dès que celui ci ouvre la bouche, une acclamation générale se fait entendre. Puis, silence, jusqu’a ce que le maître émette un son quelconque (les mauvaises langues diront par la suite qu’il suffisait que le maître fasse un vent pour que tout le monde l’acclame). Le public s’accroche. Personne ne veut le voir partir. Tout le monde veut continuer. Et puis, tout doucement, l’espoir se transforme en résignation. Mais c’est sans compter sur la ruse qui restait dans la poche du maître ! Et le voilà repartit pour l’ultime chanson, la dernière, celle qui n’est pas dans le programme mais dont on sait pertinemment bien qu’il faudra la jouer : "les casques Lebohaum" (ndlr : en fait c’était la fausse dernière, car après on a rejoué "mon ancètre Gurdil"). Et là, le public profite une bonne fois de cet élan de générosité, qui n’est pas infini, lui non plus...

La dernière note est jouée. Le dernier chant est poussé. Et le premier autographe commence.

Et là, tout y passe. T-shirts (en rupture de stock, ce qui n’empêche pas les amateurs de se précipiter sur celui ci, bien au contraire) pantalons, épées, boucliers et armures, grimoires, godasses, chaussettes, slip de bain et ceintures de chasteté.

Tony, Dim, Le Roi des Gueux, Jade, Poc, Ghislain

Après une heure de signatures répétées et originales, effectuées par tout le groupe sur tous supports confondus, comme énoncé précédemment, nos amis Naheulbeukiens se retirent pour un repos bien mérité, non sans passer par la guilde des arcanes, renommée pour sa magie, son encens et, accessoirement, son hypocras (ndlr : et la république de la Rose, et son bar fortifié...).

Et c’est ainsi que s’achève le récit épique de nos aventuriers du groupe Naheulbeuk, "Naheulbeuk au pays de la Bière" qui vous était conté par Zien Nith, l’elfe rôdeur Barde aux souvenirs de ces moments à jamais encrés dans la mémoire.

La bataille du lendemain

Note de POC : merci !