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GemmeBrussels Game World

Forfaits bruxellois

lundi 30 août 2004, par Indy

Aujourd’hui à "C’est mon Choix", nous accueillons une bande de jeunes délinquants qui vient sans raison apparente d’agresser un patron de taverne à coups de chaussettes.

Ce soir, chers téléspectateurs, nous allons tenter de mettre à jour les obscures motivations de ces marginaux de la société qui traînent dans ces comptoirs de la déviance que sont les boutiques de jeux de rôle et qui scandent des propos insalubres sur la condition intellectuelle et vestimentaire de ces êtres qu’ils nomment "elfes".

Avant de pousser plus avant l’étude de ce qui semble dépasser le simple phénomène de micro société, attardons-nous un peu sur celui qui se fait passer pour leur gourou.

Cet obscur personnage, qui se fait appeler "POC" pour des raisons de préservation de l’anonymat bien compréhensibles - et qui témoignent s’il en était besoin du caractère peu avouable de ses activités - sévit à travers le village mondial de l’Internet multimédia interactif à force de chansons, d’épisodes d’aventures stupides en MP3 (ce format illégal qui est la cause de tous les maux de la société de consommation), de la pratique de ce qu’ils nomment "sbaffes" et de concerts dont nous avons pu observer les bribes lors de leur venue à Bruxelles.

La menace n’est certes pas à prendre à la légère, à en juger par le sérieux et le professionnalisme des personnes mises au service de la secte afin de propager la parole dans les locaux de ce chantre de la décadence que l’on nomme Université Libre de Bruxelles. Tout était mis en oeuvre pour que les fidèles, venus en masse, soient abreuvés de chansons stupides dans les conditions les plus séduisantes possibles.

Avant la messe proprement dite, nos sources ont pu observer un semblant de répétition où le fameux POC, accompagné de ses ministres, s’échinait à parfaire le futur concert dans un désordre indescriptible, entre deux femelles s’adonnant à un stupide concours de nyctalopie. Nous n’avons d’ailleurs toujours pas entièrement saisi le sens de ce terme ; apparemment, les langages codés sont monnaie courante chez ces déviants.

Reste que l’une d’elles semble dotée de pouvoirs d’envoûtement redoutables tandis que l’autre affiche éhontément un bonnet à faire pâlir Samantha Fox et apparaît sujette à une phobie des pommes tout à fait incompréhensible.

Le plus étrange d’entre eux restant sans doute cet individu au teint verdâtre slammant avec son banjo. L’air bestial qui se dégage de cet être innommable ferait fuir le plus valeureux des héros de série B et nous remercions le ciel d’être resté suffisamment à l’écart de son haleine que nous devinons pestilentielle.

Se trouvait également là un individu aussi rondelet que rougeaud, apparemment fort porté sur la boisson, qui semblait carburer à la bière tel un moteur à l’hydrogène liquide. Les éructations de ce personnage auraient toutefois fait pâlir le chanteur de God Dethroned tandis qu’il martyrisait un morceau de peau tendu sur un cylindre en bois.

Le seul individu à l’apparence acceptable dans cette triste bande demeurant un béat aux cheveux longs muni d’une flûte traversière. Ne croyez rien des apparences puisque la suite de la soirée l’a démasqué comme un profond masochiste dont la jouissance est de se faire battre systématiquement à un truel de flûte certainement truqué à l’avance.

Nous avons échappé à la présence du nain qui semble les accompagner parfois.

Mais déjà il n’est pas encore 20h00 du matin que les fidèles se pressent, brandissant chaussettes sales ou, plus pudiquement, épées et masses en latex.

La salle se remplit vite de ces marginaux pochetronnés qui trépignent d’entendre ce ramassis de chansons malsaines aux airs honteusement volés à la culture traditionnelle et médiévale.

La suite n’est qu’une orgie monstrueuse de chants, de rires et de bière.

Les fidèles venus sur place auront eu droit à de nouveaux titres absent de la galette en époxy préalablement vendue aux fans (sûrement une source de revenus pour la secte), tirés directement de la sagesse populaire alternative.

Les premiers titres ne sont rien d’autre qu’un vulgaire pousse-à-la-boisson, vantant les mérites du vin clairet et dénigrant les vertus de l’eau pure, laissant sous entendre que la divine flotte est juste digne des batraciens.

BGW2003
Dans la salle

Nous avons ensuite pu assister à une sorte de transe pendant plus d’une heure où valsaient chaussettes, épées en latex et chopes de bière.

Ces chansons étaient entrecoupées de publicités pour des produits peu avouables et ressortant probablement d’un commerce parallèle prohibé par la loi.

Entre autres, une lessive dont aucune ménagère digne de ce nom n’accepterait le moindre baril, des épées et casques trafiqués, parfois assortis de sandales, et surtout une substance aux propriétés stupéfiantes à base de crustacés dont l’objet est sans nul doute l’empoisonnement de la planète.

Nous assistâmes également au massacrage du générique de Capitaine Flam. Ce dessin animé dégénérescent des années 80 semble être un lieu commun pour cette bande de tarés qui ne cesse de nous intriguer. Et le pire, c’est que les dirigeants de la secte l’ont promis en polonais pour une prochaine fois... n’auront-ils donc jamais fini de sévir avant la conquête de la planète entière ?

Nous passerons sur le sort d’invocation de farandole lancé par leur redoutable ensorceleuse qui a fait trembler les fondations pour arriver à cet innommable truel de flûte qui vit s’opposer le dirigeant de la secte, le masoschiste susnommé et cette femelle au bonnet hors catégorie. Le bâtiment abritant la cérémonie a failli ne pas se remettre de ce pseudo concours truqué d’avance animé par un maître loyal de plus en plus ivre.

Le concert se termina sous forme d’apocalypse, avant une phase au semblants plus calme où les fidèles purent côtoyer le Maître et ses ministres afin de récolter dédicaces et propos inavouables. Nous croyons déceler ici un élément majeur du succès de cette secte auprès de ses adhérents par la proximité que les artistes entretiennent avec leur public.

Nous arrivons au terme de l’émission, et il nous est impossible de discerner quelque raison valable à ce chaos indescriptible. Reste que tous les participants à cette soirée mémorable sont partis aussi heureux que saouls et que nous ne sommes pas prêts de voir un terme à cette engeance.

Avant de rendre la parole aux studios, j’aurais voulu dire une dernière chose :

et les elfes... A PWAAAL !!!!