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GemmeElfes de Fangh III

L’ultime défi de la revanche de Gzor (il revient et il est pas joisse)

jeudi 9 décembre 2004, par Cham von Schrapwitz

La Guerre contre le Chaos avait laissé les Elfes fatigués, exsangues et complètement décoiffés. Après avoir repris leurs esprits et leurs peignes, vint pour eux le moment du choix.

Les plus sages et les moins contaminés des Meuldors repartirent de la Terre de Fangh, avec tous leurs navires. Les autres s’éparpillèrent. Une partie
des Meuldors fut attirée par les quelques colons du premier âge du bois de Glandorn, qui avaient suivi Uen-Hduie O’hrazaniel. Fatigués sans doute par la Guerre du Chaos, ils décidèrent de se reposer un peu. Le problème c’est que "un peu" pour une vie d’Elfe, ça fait longtemps [1]...

La guerre avait favorisé les brassages entre les tribus des Elfes.
L’histoire d’amour de Belgamël et de Na’Kuneboë devint célèbre, dans toute la Terre de Fangh. Ils furent les premiers Elfes à découvrir les secrets de Slanoush, dont la composante essentielle est aussi rigide que l’acier de
Crom. Et ils furent aussi les premiers Elfes Meuldors à enfanter sur la Terre de Fangh [2].

Belgamël était un Elfe fort et sage, mais un mauvais coup sur la tête pendant la guerre du Chaos lui avait quelque peu dérangé l’esprit, ce qui l’avait laissé fort bête. Si’mône Na’Kuneboë était une guerrière rousse, belle et farouche de la lignée des Z’Ora, capturée
par les sbires de Slanoush et soumise au pouvoir des démonettes pendant 69 jours et 69 nuit.

Belgamël avait délivré Na’Kuneboë au cour d’un combat épique, pendant lequel il terrassa d’une seule main une terrasse et plusieurs démonettes de Slanoush, menées par la sinistre Zout, la plus redoutable d’entre elles. La
belle et le bête tombèrent amoureux au milieu des vents du Chaos. Mais comme disait le vieux mage demi-elfe et demi berbère Shaï-Mouloud, le ver des sables était dans le fruit, et au lieu de se contenter d’une passion aussi Elfique que Platonique, ils se mirent à faire avec plaisir certaines choses qu’auparavant les Elfes ne se résolvaient à accomplir qu’avec réticence et
uniquement à des fins reproductives. Lafoune vit que cela était bon, et la suite est donc censurée...

Notons que l’apprentissage de la sexualité chez les Elfes est très problématique. Leur société est restée très puritaine, et les jeunes Elfes sont tenus à l’écart de ce genre de notions le plus longtemps possible. Il
en résulte une certaine naïveté que des individus sans scrupules exploitent à leurs avantages [3].

L’hostilité qui règne entre Elfes et Nains date de cette ère pourtant relativement tranquille sur la Terre de Fangh.

Bien sur, il y avait des guerres entre Humains, mais c’était pour amuser les touristes, cela ne compte pas. Les Humains géraient les restes du vieil Empire tribal Kundar, et commençaient à organiser leur premiers "vrais"
Etats. Le mélange des Hommes, des Elfes et des Nains fut très positif pendant la Grande Guerre contre le Chaos.

Les Humains furent les principaux bénéficiaires de cette
interaction. En bons élèves, ils apprirent chez les Nains des trucs plutôt utiles dans la vie de tous les jours (forger des armes, forger des armures, forger des boucliers, etc...) et des Elfes des concepts très évolués (réfléchir avant de frapper, faire de la magie, écrire). De leur côté, les Elfes avaient appris des Humains le maniement de l’arc et des Nains l’usage du Mithril.

Tandis que les Humains commençaient à mettre tout cela en pratique, et en particulier à écrire une langue issue des runes des Nains et des cursives Elfiques ; les deux autres races en profitèrent pour se pourrir la tronche.

Ce fut Gzor qui fut la source de la discorde entre les Alliés de la veille.

Ruminant dans sa forteresse, l’ex-serviteur des Dieux du Chaos était devenu le principal méchant en activité de la Terre de Fangh. Bien décidé à prendre sa revanche comme tout bon méchant mis en échec à la
fin de l’épisode précédent, il ne disposait pas encore des armées suffisantes.
Orcs et Gobelins mettent du temps à se reproduire, et les démons sont longs à convoquer [4].

une grêve survint d’ailleurs parmis les démons Golbargs, qui repprochaient à Gzor de les envoyer à la boucherie sans raison, et de leur cacher ses plans secrets. ils se syndiquèrent, et élirent l’un des leurs, Mika, au poste de Chef, Premier Secrétaire et délégué Général de la Confédération Générale du Tangorodrigue. Vétéran du précédent conflit, Mika avait été frappé au crane par une flèche d’acide qui lui avait laissé une trace indélédébile.

Poussé par les manifestations et soucieux de continuer la guerre, Gzor cèda, et mis en oeuvre des reformes et d’avantage de transparence. Les golbargs purent dire avec soulagement "réforme et Pérestroïka, c’est grâce à Mika le Golbarg Chef".

Partant du principe qu’il vaut mieux diviser ses ennemis pour faire régner le Chaos, que ses troupes se multipliaient lentement et qu’il ne pouvait se soustraire à ses obligations de méchant, Gzor additionna tous ses
pouvoirs de zizanie.

Il envoya ses agents doubles pour commencer à perturber le commerce. De faux Elfes achetaient des objets aux Nains et oubliaient de payer, et de faux Nains s’ingéniaient à livrer armures pourries et pointes de
flèches émoussées.

Le pinacle fut l’organisation d’un grand banquet près de Miluej.
Bien échauffés par l’alcool [5], les participants se lancèrent dans un concours de chants, entre les bardes Elfes et les Skalds Nains.

Il faut savoir qu’à cette époque, les Nains chantaient beaucoup et fort bien. Des chants joyeux de mine et de taverne [6], dont très peu furent préservés. La célèbre
"Geste de Gurdill" (dite aussi "Chanson des Nains sous la Montagne") fut composée à cette époque, sans doute peu de temps après le début de la guerre. On y sent déjà l’hostilité entre les deux races.

Tholsadûm, un puissant mage agent double de Gzor, s’était improvisé arbitre du concours. Il donna la victoire aux Nains, qui, avec leur entêtement habituel, prétendirent qu’elle était méritée.

Objectivement, les Nains chantaient bien, mais cela n’avait rien de comparable avec les chants Elfiques. Un peu comme si vous compariez un pipeau avec le Philharmonique de Londres.

La tribu Elfe du chef Meuldor Félédubor en vint aux mains (et aux arcs)avec le clan Nain de Gudrun Barbe à Plumes. Face à face, arcs et arbalètes en main, avec l’honnêteté qui commande de tirer... C’est des trucs à
vous décimer une famille ça. On raconte que le fameux archer Belbolas occis plus de cinquante guerriers Nains avec son arc, avant d’être contraint de quitter la bataille par manque de flèches.

Dans la mêlée, on se proféra de graves insultes. Il semble que Tholsadûm le Fourbe jeta plusieurs sorts de masse pour envenimer la situation [7].

La dispute devint contentieux, et le contentieux devint conflit.
Pendant plus de dix ans, Elfes et Nains se firent une guerre sans merci (pas de quoi).
Naturellement, cela peut sembler stupide de se faire la guerre pour une chanson... Mais de toute façon, au bout de quelques mois ils avaient déjà tous oublié pourquoi ils se battaient. Et puis franchement regardez (v)autour de vous : on fait rarement la guerre pour de bonnes raisons.

Comme les Nains passaient une grande partie de leur temps à se battre entre eux et contre les Gobelins, ils eurent rapidement le dessous et durent se réfugier dans leurs souterrains. La plupart des établissements de "surface"
furent désertés, et les guerriers barbus se terrèrent dans leurs forteresses souterraines, défendues par des runes, des arbalètes, et des
passages en zigzag taillés dans la roche qui rendent impossible le tir à l’arc.

En l’espace de quelques années, la Grande Alliance avait vécu.
Humains, Nains et Elfes étaient divisés. Les Elfes de Fangh, passablement épuisés par les combats décidèrent de partir collectivement en forêt.

L’immense majorité des Elfes de Fangh devinrent sylvains, à quelques exceptions près.

La lignée de Bomotar partit sur les routes, hanter son malaise et l’angoisse de ses notes perdues. Ce sont des Elfes sauvages, nés comme tels et fiers de l’être. Ils portent de rudes blousons de cuir noir, et sont persuadés qu’ils sont sur l’autoroute de l’enfer, même si personne ne
sait ce qu’est une autoroute. Ils se déplacent dans de gros chariots noirs, couverts de chaînes et de clous, et tirés par de noirs chevaux piaffants,les Davids, déscendants pervertis des légendaires déstriers Elfiques Metstarace. Ce sont de gros percherons écumants, bardés de cymbales et de tambourins [8]. On entend souvent les paysans curieux crier sur le bord des routes "viens voir, les Davids
sonnent".
Malgré leur apparence un peu chaotique qui leur donne sinistre réputation, ils sont parfaitement inoffensifs et un peu stone avec tout ce qu’ils fument, et veulent juste rouler, rouler et rouler sans cesse.
Ils ont néanmoins une tendance avérée à engrosser toutes les demoiselles Humaines ou Elfes qu’ils croisent dans les soirées enfumées, avant de repartir dans un tourbillon bleuté... La complainte célèbre "Papa was a rolling stone" [9].

Parmi les Elfes, certains avaient fort souffert de l’exposition au Chaos. Ils virent blanchir leurs cheveux, et on aurait pu croire qu’ils allaient prématurément mourir. Il n’en fut rien, et le Chaos avait en fait placé en
eux une créativité débordante. Ils se mirent à dessiner des croquis ravagés et cueillir des framboises pour se calmer un peu l’esprit. D’autres que moi vous en diront plus long sur les Elfes de Green Elven,

Futalenor et sa tribu se dispersèrent dans les cités humaines, et se louèrent comme ménestrels.

Les enfants de Si’mône Na’Kuneboë et de Belgamël se multiplièrent avec vigueur, et devinrent des Elfes prolifiques. Ils devinrent les Elfes des rivières, et firent beaucoup pour le développement des joies navigables avec leurs lupanars flottants. citons Persélaboë, Filtaboë, matlaboë ou bien encore Coulélaboë (honte de la tribu).

Ceux de Talairfin s’établirent dans l’est, près du Bois N’Talamela. Ils jouent une musique entraînante avec d’étranges luths, et portent des chapeaux à larges bords, entourés de pompons similaires à ceux que l’on
trouve autour de l’abat-jour ridicule du lampadaire de ma Grand-mère [10].

Il reste encore quelques Elfes Meuldors "purs" sur la Terre de Fangh. Quelques enchanteurs, guerriers ou simplement voyageurs infatigables. On ne sait pas exactement pourquoi certains Elfes sont épargnés par le Chaos qui a affaibli leur race. On raconte qu’ils sont immortels et hors du temps. La plupart du temps ils ne boivent pas d’alcool, pratiquent l’ascèse, ne grignotent qu’un peu de lembas, parlent peu et fredonnent de beaux
chants tristes... On dit d’eux qu’ils sont les plus sages, mais moi je connais la vérité : ils ont raté les derniers navires en partance pour les Terres Lointaines, et se morfondent d’être bloqués pour l’éternité dans un
coin aussi pourri que la Terre de Fangh.

Les Elfes Sylvains que l’on croise sur la Terre de Fangh passèrent la suite des âges du monde en dégénérant de plus en plus. Naturellement, beaucoup d’entre eux restent intelligents, adroits, sages et d’une grande longévité.
Mais chaque année le Chaos étend son emprise, et la dernière génération d’Elfes et d’Elfettes me semble singulièrement attaquée. Sans parler des Elfes aux narines bleues (non il ne faut pas en parler, les autres Elfes se fachent facilement)...

Je vous raconterai une autre fois les nombreux conflits qui opposèrent Gzor aux Peuples Libres. Mais comme l’histoire ne sera plus "spécifiquement Elfique", je classerai cela dans l’histoire "générale".

Cham von Schrapwitz, Mage sur TV-Braise


[1vieux proverbe Elfe : l’éternité c’est long, surtout vers la fin

[2techniquement, les bébés Drows furent les premiers premiers-nés de race Elfique, merci à ma distinguée collègue invisible pour me l’avoir rappelé, mais il était inutile de jeter un sort de tempête de givre sur mes miosotis pour ça

[3et c’est ainsi, Monsieur le Juge, que tout a
commencé

[4même par sort recommandé de summoning avec accusé de
réception au cercle du conjurateur

[5les Elfes ont de gros malus aux jets de résistance

[6chez les Nains c’est souvent la même galerie

[7je sais que vous voulez tout savoir sur ce vil gredin. Mais le nom de cet homme a
été rayé des registres de la magie des éléments, et je ne puis en dire d’avantage.
Ma collègue Nak’hua Thorp vous en parlera bientôt

[8instrument que les Elfes aiment beaucoup

[9honteusement copiée par les Tempations est issue de ces dépravations

[10authentique