Berceuse de Dlul

L’origine de cette berceuse [1] remonte sans doute à l’invention du langage articulé. Si elle est parvenue jusqu’à nous, c’est que le clergé de Dlul la consigna sur un feuillet qui peut être considéré comme l’annexe 1 du Grand Livre de la Connaissance interdite. Il fallut près de trois décades pour finir de la reporter sur le parchemin, à raison d’un vers par soir, tant était grand le pouvoir de Dlul.

Ceci est la version classique de la chanson. On raconte que l’empereur kundar Katrah IV, qui était très nerveux et très insomniaque, avait inspiré, enfant, une variante comptant 65 couplets. Cette version s’est perdue dans les limbes de l’Histoire. Cependant, si la personne qui chante est suffisamment inspirée par Dlul, un enfant normal s’endort avant la fin du second couplet, et le chanteur environ deux vers plus loin.