Le Pal

La Légende(1) voudrait que ce soit l’un des quatre(2) "dons" de Khornettoh aux humains (parmi les autres, on peut compter le boomerang explosif, la petite cuiller émoussée à arracher les yeux, et le tire-bouchon à entrailles). Lors de la guerre des Dieux de l’Age du même nom(3), les fidèles de Khornettoh l’utilisèrent à outrance sur les fidèles de Slanoush, avant de se rendre compte qu’ils aimaient ça...

Une autre légende voudrait que le pal soit à l’origine un instrument de cuisine trolle. Mais celle-ci est beaucoup plus sujette à caution. Qui irait piquer quoi que ce soit à un troll ? Bref...

Le pal est un objet long et pointu en bois, d’un diamètre variant d’un (pour les rats, en période de manque, ou pour le mouton coupé en morceau, mais dans ce cas-là, on appelle l’instrument "pique à brochettes") à 40 (pour un bourgeois dans la force de l’âge) centimètres de diamètre. Son mode d’utilisation est simple et apprécié par les masses laborieuses(4). Vous saisissez l’instrument d’une main, le sujet de l’autre, et vous insérez le premier dans le second. Pour des sujets plus volumineux, il existe une méthode alternative qui consiste à planter le pieu dans le sol, à positionner le sujet au dessus du pieu avec précision au moyen d’appareil de levage, puis à le laisser tomber sur la pointe du pieu(5). Cette technique demande néanmoins un certain doigté, et c’est pour cela que dès leur plus jeune âge, les fils de bourreaux se voient offrir un jeu d’adresse, où l’on doit placer le trou d’une boule sur un de ces pals miniatures. On appelle ce jeu le palboquet(6).

Le pal se pratique dans toute la Terre de Fangh, mais spécialement dans deux endroits :

 Le premier, c’est la ville de Thyrr, au festival de théâtre renommé. Les habitants du cru ont l’habitude d’empaler les saltimbaques ne leur plaisant pas, et ainsi permettent à ce spectacle de garder un certain standing.
D’ailleurs, les baladins qui ont le talent de quitter la ville de Thyrr à la fin du festival se voient remettre un boquet (sans pal), pour leur rappeler qu’ils ont échappé au pal en Thyrr.
 Le deuxième, c’est le Mooté, la terre des hobbits. Depuis des lustres, les habitants du lieu ont l’habitude d’éloigner les Géants en plaçant à quelque distance de leur village des hobbits empalés. Ca leur fait des brochettes pour la route, disent-ils(7). Cependant, comme on n’a pas vu de Géants dans le Mooté depuis le début du premier Age, on est en droit de se demander l’utilité d’un tel sacrifice. Ce à quoi, les autochtones, toujours pratiques, répondent : "Ben vous voyez bien, ça marche"...

Bon, maintenant, je m’en vais aller retrouver mon pieu...

Regards,
Skro

Notes :
(1) La Légende avec un ’L’ majuscule est un ramassis d’histoire qui se contredisent les unes les autres.

(2) Quatre, comme les quatre divinités actives du Chaos (voir le chapitre consacré à la cinquième de la présente Encyclopédie...

(3) Des Dieux, hein, pas de la Guerre des Dieux, même si c’est là qu’ils se la sont faite... enfin vous me comprenez, non ?

(4) D’où l’expression "un pal populaire"

(5) Et non sur la pointe des pieds

(6) Boquet étant le terme menzorrien pour dire "boule avec un trou dedans"

(7) D’ailleurs, la guerre fait rage pour savoir qui est venu en premier, le pal ou la brochette...