Encyclopédie Naheulbeuk

Accueil > Sorcellerie > Célébrités > Zangdar

GemmeZangdar

Le maîiiiiitre

jeudi 2 août 2007, par PenOfChaos

Le nom de Zangdar, il y a une dizaine d’années, faisait frémir les aventuriers. Et puis, comme toutes les modes, son nom a fini par n’être plus qu’une anecdote supplémentaire dans les racontars d’auberges. Voici qui est vraiment Zangdar.

De son vrai nom Zangfil Darlan-Duchateau.

Né en 1446 à Glargh et issu de la bourgeoisie, il aurait pu avoir une carrière bien plus glorieuse.

À l’âge de dix ans, ses parents l’envoient user les bancs d’une école de sorcellerie privée et fort onéreuse. Il faudra se rendre à l’évidence après quelques années d’étude : c’est un cancre de la pire espèce, et visiblement il n’est pas fait pour ça. L’enfant ne cesse de leur répéter qu’il serait mieux au Conservatoire de Musique d’Amphithéâtre, malgré son problème de dextérité. Ne pouvant y croire, ses parents insistent en lui payant des cours à domicile. Cette idée grotesque a pour conséquence la disparition de la famille, un soir d’hiver, alors qu’un sort de Blizzard Infernal de Gluk lancé par inadvertance congèle deux pâtés de maisons, emportant l’éducateur par la même occasion.

Rescapé, âgé de dix-sept ans et doté d’une assez grande fortune en héritage, Zangfil fou de chagrin et de rancœur ne sait plus quoi faire, il rencontre alors dans une rue un individu casqué et vêtu de noir, qui lui tient le propos suivant : "Je sens que tu as de la haine en toi ! Libère ta colère ! Utilise ta haine !".

Après avoir erré quelques années sans but, Zangfil se paie le Donjon de Naheulbeuk, et se découvre une vocation de maître et de vilain. Ses débuts en la matière sont assez erratiques, la gestion n’est pas son fort et les formalités administratives encore moins : c’est ainsi qu’il se fâche rapidement avec les représentants de la Caisse des Donjons en plein milieu des signatures des premiers formulaires, et qu’il finit par décider de garder son donjon indépendant - il en gardera un souvenir traumatisant. Il découvre rapidement la présence d’un Golbargh et réussit à l’emprisonner grâce à un sort grotesque, au quatrième étage. Cet événement lui redonne confiance, et il monte sa première affaire donjonnique, en spécialité "statuettes et prophéties". Les orques turbulents du donjon créent quelques problèmes à Valtordu, suite à des pillages intempestifs de chaumières. Zangdar passe alors un accord avec le maire du village, en échange d’un contrat de livraison mensuelle de boudin. Il devient donc une personnalité respectée dans la région. Quelques sorciers maléfiques lui rendent alors visite, certains d’entre eux sympathisent et lui prodiguent de bons conseils.

Zangdar
Zangdar par Marion, en plein conseil de guerre

La présence d’un grand nombre de statuettes de prophétie dans une collection montée pour l’occasion attire rapidement des aventuriers, et l’affaire connaît un certain nombre d’années glorieuses. On notera la disparition des compagnies suivantes :

- Les Woggshroggs de Boladar (massacrés par le Golbargh)
- Les Agiles Archers de Groinsales (deux elfes, qui s’entretuèrent dans un couloir)
- La Compagnie de la Mortadelle (des semi-hommes, qui succombèrent à une terrine piégée)
- Le Tryptique des Redoutables (trois voleurs ayant décidé de se passer de combattant, anéantis par les guerriers maudits)
- Les Malveillants de Tormentown (massacrés par le Golbargh)
- Les Trépanateurs de Waldorg (morts par glissade, dans le couloir savonné)
- Les Evil Death Raptors (des gosses de 16 ans, asphyxiés après avoir mis le feu à leur bivouac au troisième étage)
- La Compagnie du Lys Flamboyant (décédés en oubliette)
- La Horde au Jambon (des semi-hommes, morts de faim dans le labyrinthe de la cave)
- Les Rebelles de Mliuej (tués lâchement par des gobelins à la taverne, en plein coma éthylique)
- Les Feignasses Vengeurs (des prêtres de Dlul, égorgés dans leur sommeil)

Pendant cette période faste, il perd plusieurs bras droits [1]. L’endurance de Zangdar faiblit au fil du temps, il a du mal à recruter du personnel compétent et son manque de passion pour la gestion et l’organisation finissent par le faire descendre au rang de propriétaire de donjon minable. C’est à l’arrivée de Reivax, en 1488, qu’il renoue finalement avec la Caisse des Donjons suite à un malentendu, et qu’il finit par y adhérer de mauvaise grâce. Le bon sens de Reivax, ainsi que sa volonté de survivre, et les subventions de la CDD permettent alors au Donjon de Naheulbeuk de retrouver sa place parmi les donjons plus ou moins réputés. C’est que Reivax, personnage lâche et intriguant, réussit à s’imposer dans l’équipe des forces vive de la société, grâce à ses compétences linguistiques et son opportunisme. Comme les finances de Zangdar sont au plus bas, Reivax décide alors d’aménager une deuxième entrée dans le donjon pour ouvrir une taverne, assez connue dans le voisinage.

Zangdar quant à lui doit sa survie à une Sphère d’Invicibilité Parfaite, sort de haut niveau de son invention, qui lui demanda dix ans de recherches, mais souffre d’un souci de conception : l’utilisation de cette protection l’empêche de lancer le moindre sort. Ceci est sans doute plus un avantage qu’un inconvénient, dans la mesure où il réussit rarement ses incantations.

L’apparition de nouveaux loisirs aventureux et de nombreuses autres tours maléfiques entraîne une perte d’engouement pour les prophéties et les statuettes autour de l’année 1490. Vient alors le jour où une compagnie stupide parvient, sur un malentendu, à s’emparer de sa collection complète de statuettes...

Frustré, Zangdar décide donc d’entreprendre un voyage à bord d’un dirigeable gobelin. Il disparaîtra un peu plus tard de la circulation, on ne sait trop comment.


[1Il s’agit bien sûr de ses sbires, et non pas de ses membres, car peu de gens non affiliés aux céphalopodes peuvent se targuer d’avoir plusieurs bras droits.