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GemmeBoulorne

Un arbre elfique de la Terre de Fangh bon pour les cheveux

jeudi 14 décembre 2006, par Cham von Schrapwitz

La botanique fanghienne est à l’image de la faune ou des civilisations : marquée par le Chaos et la débilité profonde de ce monde. Même les forêts elfiques n’échappent pas à la règle.

Pourquoi parler des arbres quand on est un magicien du feu ? Sans doute parce qu’il faut connaître ce qu’on brûle parfois, d’un revers distrait de Staff of Barbecue.

Le boulorne est un arbre adulé par les Elfes, et donc il font grand cas. Comme son nom l’indique, il s’agit de l’improbable croisement entre un malorne flamboyant (Malornus Splendor) d’au delà des mers et un bouleau ordinaire (Betula Pendula).

Les premiers boulornes apparurent sur la Terre de Fangh vers la fin du Premier Age. Les Elfes de Fangh, traumatisés à jamais par le Chaos et vrillés par les litanies infâmes de Gzor, quittèrent la civilisation pour s’enfuir dans les profondes forêts qui, de Schlipak à N’Talamela, parsèment nos riantes contrées. Il semble que le premier croisement par greffe fut réalisé par un druide du nom de Tonso, et un Elfe jardinier du nom de Prentapël.

Prentapël et Tonso firent les premiers essais de greffe à la suite de la découverte d’une maladie terrible qui menaçait tous les malornes plantés sur la Terre de Fangh. Une fourberie de Niourgle avait fait muter une chenille de ver à soie pour la transformer en un redoutable parasite dévoreur de feuilles de malorne. Même si cela lança l’industrie de la soie sur la Terre de Fangh pour le plus grand bonheur des fabricants de culottes Elfiques, il fallait réagir, ou tous les beaux arbres apportés par les Elfes allaient dépérir.

Incidemment, on dit que c’est en voyant une feuille de malorne réduite à sa nervure centrale qu’un inventeur génial du nom de Ladentel eut l’idée de confectionner les culottes à ficelle arrière qui font le bonheur des contemplateurs de baignades elfiques.

Or le malorne était, pour la civilisation elfique, une source illimitée de bienfaits.
De sa sève on tirait quantité de baumes capillaires, de pommades pour les sabots de poneys et de sirops pour les crêpes (attention de ne pas confondre les flacons).
Des fibres de ses feuilles on tissait de belles tuniques. De son écorce on confectionnait une poudre antiseptique, et de son bois un papier blanc et feutré digne des meilleures plumes de phénix d’or des pics brumeux.
Le malorne étant un arbre magique particulièrement réceptif au chant des enchanteurs elfes, il était possible d’en modifier la forme pour créer des maisons vivantes, au gré des volontés des magiciens Elfes. Le tout avec grâce, légèreté et un rien de classe innée.
Alors forcement, quand les murs de votre maison sont boulotés comme des tartines par des chenilles du Chaos portant la marque (et donc l’odeur) de Niourgle, il y a de quoi désespérer.

Les recherches de Prentapël et Tonso furent longues, surtout compte tenu de la vitesse de pousse des végétaux. On a conservé la plupart de leurs travaux sur des tablettes fort intéressantes pour les jardiniers. Voici quelques observations édifiantes :

- Croisement entre un chêne et un malorne : le chalorne pousse trop lentement, et le manque de souplesse de son bois rend impossible la confection des baumes capillaires. Pas question d’avoir les cheveux rêches !

- Croisement entre un pommier et un malorne : le pommorne se comporte bien, et la production de sève est satisfaisante. Mais aucun Elfe ne veut tolérer des pommes pourries dans son salon en plein automne.

- Croisement entre un marronnier et un malorne : le marorne produit une sève riche pour les baumes, et les marrons magiques sont utiles comme billes de fronde pour nos amis hobbits. Problème : la feuille trilobée ne peut pas convenir pour les petites culottes.

- Croisement entre un érable et un malorne : l’éraorne produit une sève trop sucrée : non seulement cela rend les cheveux poisseux, mais on risque rapidement de ne plus rentrer dans nos tuniques.

- Croisement entre un pissenlit et un malorne : le pissenlorne est... Pardon c’est une erreur. C’est le problème de la sève d’éraorne fermentée...

- Croisement entre un bouleau et un malorne : l’arbre produit est un peu petit pour les maisons, mais en les plantant serrés ça peut le faire. La sève est très bonne pour les cheveux, et les feuilles sont un peu petites : il faudra raccourcir les toisons pubiennes, parce qu’on a plus de plans de malornes. On les a tous fumés après le coup des pissenlornes...

De guerre lasse et d’intoxication végétale, Prentapël et Tonso se fixèrent donc sur le boulorne, improbable végétal issu du croisement du plus majestueux et du plus humble des arbres. Les plans de Niourgle étaient déjoués, et la plantation des boulornes commença en masse. Fort heureusement, quelques plans d’éraornes furent conservés, pour le plus grand bonheur des distilleries clandestines.

Voilà. J’espère que vous aurez retenu qu’une fois encore, l’influence du Chaos sur la Terre de Fangh est plus forte que toutes les tentatives pour le mettre en échec. Et je vous laisse pour aller de ce pas brûler quelques arbres pour me détendre...

Cham von Schrapwitz, Capitain Flamme