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GemmeCaddyro

Dieu du Commerce et des Champignons.

jeudi 30 novembre 2006, par Nak’hua Thorp

Caddyro fait partie de ces dieux que l’on a tendance à considérer comme mineurs lorsque l’on est mage, chercheur scientifique ou même membre du clergé. Ses prêtres sont en effet peu puissants au sein des théocraties, et le plus souvent, assez mal vus par les autres clercs. Pourtant, dans d’autres sphères de la population de nos villes, Caddyro est certainement le dieu le plus vénéré, car il est celui qui apporte les Bonnes Affaires, la Fortune, les Gogos, et accessoirement, les girolles, les chanterelles et les mycoses.

Le culte du dieu Caddyro se retrouve chez tous les peuples à tradition marchande. On en a retrouvé des traces remontant plus ou moins à l’invention de l’écriture. Même les elfes, traditionnellement peu attachés à la monnaie, commencent à se tourner vers lui pour faire tourner le commerce, partant du principe que si les autres l’adorent depuis des siècles, c’est que ça doit marcher. Suivant l’ethnie, on lui donne donc un visage humain, troll [1], nain, hobbit... J’ai vu une fois une statuette de Caddyro ogre assez croquignolette dans son genre. En guise d’attributs divins, il tient dans la main droite une bourse d’abondance d’où débordent les pièces, et dans la main gauche une amanite tue-mouches. Comme la plupart des dieux anciens, il est par ailleurs assez peu vêtu : un pagne, un chapeau rigolo, une paire de sandales, emballez, c’est pesé.

Pour s’attirer les faveurs du dieu, les commerçants rangent sa statuette toute la semaine dans leur boîte à sel (parce que Caddyro au sel est bon enfant) et l’exposent fièrement le jour de Caddyrin à la Longue Liste. En effet, comme c’est le jour dédié à Caddyro, celui-ci se doit d’y présider, du haut d’un endroit assez élevé pour lui permettre d’embrasser du regard la foule des pige... clients. Dans certaines villes, on décerne chaque année le prix du plus beau porte-Caddyro, à l’occasion d’une fête où les marchands se mettent en quatre pour vendre encore de nouveaux articles aux curieux [2].

Le second royaume de Caddyro, les champignons, est à double tranchant. D’après la tradition, pour ne pas offenser le dieu, il convient, lorsqu’au détour d’une promenade en forêt on tombe sur un bon coin à champignons, de ne pas tous les cueillir. Car Caddyro est un ancien dieu, avec tout le mauvais caractère que cela suppose [3], et le promeneur aura vite fait de se retrouver avec une amanite dans son panier ou une mycose au doigt. Les marchands sont soumis au même système : s’ils manquent de probité, pour peu que Caddyro s’intéresse à eux, ils risquent fort la verrue plantaire. C’est pourquoi la plupart des riches négociants portent des poulaines même en plein été : de cette façon, impossible de savoir lequel est le plus grand escroc. Ce serait pourtant un jeu amusant, maintenant qu’on y pense.

Cette double attribution est sans doute à l’origine de la recette de grand-mère consistant à appliquer un cataplasme à base de trompettes de la mort sur une mycose. Non seulement ça ne soigne rien du tout, mais en plus, c’est un triste gâchis. Les trompettes, c’est tellement meilleur à la poêle...

Merci, Caddyro.

Nak’hua Thorp


[1Le légendaire manque de patience des trolls étant ce qu’il est, les Caddyro trolls sont en général sculptés en deux temps trois mouvements et donc assez approximatifs, mais on suppose qu’ils sont censés être à l’image du peuple qui les utilise.

[2Et Caddyro vit que cela était bon... pour le commerce. Comment faire plaisir à son dieu sans se priver.

[3Les dieux plus jeunes, nés après la déroute des divinités majeures du Chaos, sont en général plus tolérants, sans doute parce qu’ils n’ont pas connu l’époque où la dévotion courait les rues (toute nue en jetant des brassées de fleurs).