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GemmeLes paladins

mardi 20 octobre 2015, par Siegmund Krönfeld

Ils sont vêtus d’acier, bottés d’airain...

Le Poète [1] nous décrit ainsi les paladins, véritables montagnes d’acier fonçant sur l’ennemi pour la plus grande gloire de leur(s) Dieu(x)... Ce que le Poète omet de nous décrire, c’est le spectacle de ces boites de conserves géantes empêtrées dans leur armure et un champ de boue traitreusement placé là par lesdits ennemis, qui se tiennent prudemment à distance et les dardent de flèches. C’est sûrement à partir de ce tableau, ainsi que de la prolifération des pladins de Braav que la Sagesse Populaire [2] surnomme les paladins "loyal-con"...

Je ne veux voir qu’une tête !

La caractéristique principale du paladin, c’est son alignement. Un paladin est avant tout loyal, car il obéit aux principes de son Dieu (qui peuvent aller de "tu iras en pélerinage à Lhamek", à "Tue-les tous, je reconnaitrai les miens" en passant par "Tu te vêtiras de probité candide et de fer-blanc"). Il obéit même aveuglément quand il a mis son heaume à l’envers, que celui-ci est trop grand pour lui... bref, quand il n’a pas les yeux en face des trous.

Et puis, le paladin est bon. Enfin généralement. Il peut aussi être mauvais, mais dans ce cas-là, on a tendance à l’appeler anti-paladin [3] car au lieu de secourir la veuve et d’aider le miséreux, il viole la veuve et pille le miséreux. Mais à part ça, les différences sont minimes... Ah si, l’anti-paladin a une tendance affirmée à préférer les couleurs sombres comme le noir. Parfois, il se poste aussi à l’entrée d’un pont pour empêcher les gens de passer. Dans ce cas, et comme la mortalité des chevaliers des environs est assez importante (les chevaliers, comme les poules, ont toujours de bonnes raisons de vouloir aller de l’autre côté), les gens du cru l’appellent le Chevalier Noir.

La quête

Un paladin, c’est bien gentil, mais ça doit s’occuper. Parce que sinon, ça tourne autour du temple de sa divinité en armure, ça fait du bruit, ça empêche de dormir, bref, c’est une plaie.
Donc le Dieu du paladin (ou plutôt les prêtres interprétant les signes du Dieu en lisant dans les entrailles que les barbares n’ont pas trop piétinées en partant à l’assaut) lui donne une quête. Il s’agit généralement d’une mission à accomplir (garder un pont, par exemple, ce qui expliquerait le nombre important de Chevaliers Noirs squattant les abords des ponts) ou d’un objet à aller chercher. Parmi ces objets, outre le polochon mystique de Zuggira, on peut parler de la célèbre Quête du Gras, qui occupe les paladins hobbits depuis 650 ans (la plus grande difficulté pour eux n’étant pas de trouver le gras, mais de le rapporter au temple sans le manger), la quête des Grolles, des paladins d’Yrfoul, ou la quête du Gril des paladins d’Adathie [4], pour ne parler que des plus célèbres...

Dis monsieur, comment on devient paladin ?

Et bien on choisit en fonction de ses affinités avec les préceptes du Dieu auquel on se voue, des conditions qu’on est prêt à remplir, des bonus que son paladinat donne...
Bref, quand on doit choisir sa divinité, on est rapidement perdu. Heureusement, les moines copistes de Trwässouish publient tous les ans un magnifique compendium fort bien documenté, avec des enluminures chatoyantes et de nombreux détails, où chacun peut trouver un Dieu à sa mesure. Ceci dit, l’immense place que tient Braav dans ce catalogue laisse supposer que les moines des Trwässouish sont d’anciens paladins de ce dieu...

Une fois qu’on a choisi, on renvoie le formulaire signé (d’une croix si l’on ne sait pas écrire) ou on le rapporte au temple du Dieu le plus proche, on perçoit son paquetage et sa première quête sous 3 semaines par Chronotroll, et l’on doit partir à l’aventure...
Le système est bien rôdé, et les prêtres des différents cultes ont bien compris qu’il fallait d’abord donner des quêtes simples (rapporter 25 peaux de lapin, trouver un joli caillou brillant au fond de la forêt [5], aller botter les fesses de tel ou tel petit brigand du coin, etc. avant d’aller affronter le dragon du coin, celui qui détient [insérez ici un nom de relique sacrée]. Ca met le paladin en confiance, et ça fait bien pour l’image de marque. Ensuite, on peut l’envoyer se faire cuire à l’étouffée par le dragon susdit.

Donc si vous aussi, vous voulez vous engager, vous pouvez commander le catalogue des Trwässouish (ou le récupérer dans la salle d’attente de votre barbier/notaire/mage guérisseur) et renvoyer le bon signé.
Ainsi, vous pourrez, vous aussi "tenter, sans force et en armure, d’atteindre l’inaccessible étoile" [6]

Siegmund Krönfeld


[1comme la Légende, quand on met une majuscule à poète, c’est qu’on ne sait plus qui l’a écrit en premier

[2Bon, je ne le referai plus à chaque majuscule : c’est "on ne sait plus qui" à chaque fois... Sauf quand c’est un nom propre, mais j’ose espérer que vous êtes suffisamment intelligents pour faire le distinguo

[3ici les experts se chamaillent. Par exemple, mon excellent confrère Cham von Schrapwitz soutient que les paladins mauvais sont appelés "paladins noirs" et que les "anti-paladins" sont des entités complètement chaotiques en plus d’être mauvaises. Et comme il a toujours tendance à régler les débats à coups de boule de feu, l’honnêteté intellectuelle m’oblige à le citer

[4un informateur à peine à moitié cuit est venu me dire que ledit Gril est entreposé quelque part dans la Tour de Blizdand...

[5note pour les flemmards, on trouve des tas de cailloux brillants dans les décharges derrière les temples

[6oui, ça aussi, c’est du Poète, mais pas le même qu’au dessus