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Le Griffeur d’Âmes

mercredi 12 janvier 2022, par PenOfChaos

La mort recèle encore bien des mystères, aussi bien que pour le commun des mortels que pour les nécromanciens qui ont passé la moitié de leur existence à tenter de la comprendre. C’est pourquoi ces derniers ont été surpris de découvrir l’existence de Leggibo, lorsque les premiers explorateurs ont pris contact avec les peuplades des jungles d’Ammouka...

Pour les habitants de la jungle

Souvent nommé « Agba Leggibo » [1], ce dieu sombre est vraisemblablement un genre de gardien entre deux mondes. Il est invoqué par les chamanes pour les pratiques liées à la mort,à la résurrection, à la terreur et à la nuit. Pour tout ce qui est rituel et prodiges, Leggibo serait d’ailleurs beaucoup plus difficile à joindre de jour que de nuit, où il règne en maître. Les indigènes le représentent parfois sous les traits d’un humain très maigre, sans yeux, aux membres tordus, vêtus de haillons noirs et coiffé d’une toque à cornes. Ses doigts ne sont que des griffes longues et recourbées. Il n’inspire que la terreur, l’envie de fuir à toutes jambes le plus loin possible.

Le comportement des indigènes vis-à-vis du grand-père des morts est étrange, difficile à cerner. Ils sont respectueux et lui témoignent parfois de l’affection par le biais de cérémonie diverses, mais ils en ont très peur. Ils savent qu’il est toujours là, quelque part derrière un mur invisible, prêt à emporter quelqu’un. Les chamanes qui ont choisi de privilégier Leggibo affichent des vêtements et colifichets qui semblent éloigner leurs semblables et les transformer en parias, mais dans le même temps, ils sont également très sollicités pour leurs services, et on leur témoigne beaucoup de reconnaissance. En bref, c’est un peu le mal nécessaire, dont on espère tout de même se passer, sauf que ça n’est pas possible. Surtout que, dans la jungle, on peut mourir de tellement de façons...

Les accessoires traditionnels liés à Leggibo sont un colifichet tordu, un bracelet formé de dents humaines, une patte de coq séchée de manière spéciale et une flûte en os. Il existe également bon nombre de vêtements et pièces d’équipement destinés à faciliter le dialogue avec cette entité.

En Terre de Fangh

La découverte de Leggibo en Terre de Fangh est assez récente. De rares explorateurs ont commencé à en parler autour de l’an mille du second âge, rapportant qu’ils avaient rencontré des « nécromants » de la jungle. Bien entendu, les nécromanciens de l’ANEF [2] ont bondi sur leurs chaises et se sont avérés outrés par la comparaison. Le tristement célèbre Brozargh le Jeune, en 1272, aurait même crié à qui voulait l’entendre que son occupation n’était pas une discipline qu’on pouvait apprendre par hasard « en pissant contre un arbre ». Le caractère raciste et méprisant de la remarque n’aura échappé à personne. Puis, peu à peu, ils ont commencé à se renseigner. Certains ont dû avouer même, après plusieurs années de recherches, qu’ils n’avaient pas vraiment compris le monde des ténèbres et qu’ils se contentaient d’appliquer des formules et des recettes qu’ils avaient appris. Très récemment, un certain Raanish l’Insensé, Nécromancien controversé bien connu dans la région de Chnafon, aurait déclaré quant à lui que Leggibo était « très certainement l’un des nombreux habitants des limbes que les nécromanciens modernes, trop snobs, n’étaient pas capables d’appréhender ».

Comme on peut s’y attendre, le culte de Tzinntch s’est révélé « peu intéressé » par la découverte mais, comme à leur habitude, ses sorciers noirs n’ont fait aucune déclaration intéressante, préférant cultiver le mystère. Il demeure toutefois certain que le Griffeur d’Âme est à l’étude, quelque part dans un laboratoire secret du culte du démon-sorcier, et qu’ils cherchent un moyen d’en tirer parti. Récemment, des soldats de Fort-Ytral auraient aperçu une étrange procession de sorciers en robes sombres escortant un véhicule vers le nord, un chariot qui ressemblait étrangement à une cage roulante. Puis les soldats ont été plongés dans un brouillard empoisonné.

Prodiges liés à Leggibo

Il est assez évident qu’il existe des moyens bien plus puissants d’utiliser les pouvoirs de Leggibo et sa maîtrise de l’entre-deux-mondes, mais voici pour le moment la liste des prodiges connus :

- Visage de Leggibo, pour inspirer la peur
- Danse du fossoyeur, un genre de transe de combat
- Griffure de l’âme, un prodige qui peut blesser une cible
- Soupirs du mourant, pour recueillir des pensées
- Vision du nuiteux, afin de devenir momentanément nyctalope
- Mange-cerveau, qui crée un genre de zombie
- La Mort Peut Danser, une malédiction puissante et ridicule
- Apparition géante de Leggibo, pour terroriser les foules
- Le Passeur te renvoie, qui permet plus ou moins la résurrection


Jeu de rôle : Les prodiges liés à Leggibo sont disponibles dans le manuel du Chamane de la Jungle, disponible à la rubrique personnages sur le site du JDR Naheulbeuk.


[1Traduction possible, dans la langue des indigènes de la région d’Ammouka : un genre de grand-père des morts.

[2Amicale des Nécromanciens Enthousiastes de Fangh.