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GemmeMangeurs de Chair Humaine

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jeudi 30 novembre 2006, par PenOfChaos

Les mangeurs de chair humaine de Schlipak font trembler les aventuriers et les habitants de la forêt. D’ailleurs, ceux qui les ont rencontrés et qui ont pu repartir n’avaient plus forcément assez de bras pour rédiger des chroniques à leur propos.

Au nord du Chemin de l’Oubli, au centre de la terre de Fangh, se trouve la Clairière des Mangeurs de Chair Humaine - une vaste trouée dans la forêt datant sans-doute d’un accident magique quelconque. On trouve à cet endroit - non répertorié sur la carte - une tribu étrange, se nourrissant principalement de voyageurs plus ou moins égarés... Ordel l’historien (il s’agit de Yadub, le fils, et non pas Sayteinbh, le père, qui lui était moine copiste) a réuni ces informations à leur propos, que je vais vous transmettre depuis les pages de "L’étrange carnet de voyage d’Ordel à travers le Nord de Fangh, tome 2".

Mangeurs de chair humaine

... et que dire des Mangeurs de Chair Humaine ? Ils ressemblent, d’après ce qu’en ont vu mes yeux avant que je ne courre à perdre besace (pour ne point perdre mes jambes), à ces tribus d’hommes sauvages localisés dans les jungles du lointain Sud, ces pays peuplés d’insectes vengeurs, à la végétation dense et à l’air humide. On explique d’ordinaire le comportement primitif de ces tribus par leur éloignement des civilisations connues, ainsi que la difficulté d’accès à leur hostile biotope par des gens porteurs de connaissances depuis l’aube des temps. Ho-la donc, dans le cas de nos sauvages de Schlipak, point n’est fait état d’un tel milieu : la forêt relativement jeune et aérée est bordée de villes aussi prestigieuses que Glargh, et l’on peut y croiser pléthore d’elfes, habituellement prompts à donner aux peuplades des leçons de bonnes manières.

Que non point pour ces sauvages, ma théorie qui m’est toute personnelle est que cette tribu est à l’origine un groupe de voyageurs ayant perdu l’esprit dans le chemin de l’oubli (très proche puisqu’à faible distance au sud) et n’ayant que trop tardé à le traverser, ont régressé intellectuellement jusqu’à revenir au stade primitif du margouillis qui était le nôtre lorsque le monde était jeune. Aucune théorie en revanche ne permet de comprendre pourquoi ils décidèrent d’adopter un régime anthropophage, alors même que les frondaisons regorgent de gibiers à la cuisse jûteuse. Il n’est pas aisé non plus de comprendre pourquoi ils parlent un langage commun sans heurts, au lieu de s’exprimer par râles et borborygmes ainsi qu’il se devrait : mais le maléfice du chemin de l’oubli peut être capricieux, si l’on en croit les étrangetés constatées au fil des ans, et la perte mémorielle peut être très sélective.

Les gens de cette tribu sont vêtus d’un mélange de peaux cousues et de colifichets, on peut également les reconnaître à leurs coiffes de plumes, et de féroces peintures qui ornent différentes parties de leur anatomie. Ils sont armés traditionnellement de lances de chasseurs et de machettes.

En conclusion, si vous choisissez de cheminer dans la forêt de Schlipak, regardez bien où vous marchez, car les Mangeurs de Chair Humaine sont assez habiles à poser des pièges. Ils passent leurs journées embusqués dans les buissons, invisibles même pour les elfes, et attendent de voir tomber les étrangers dans leurs dispositifs. L’on raconte alors qu’ils partent invariablement dans de grands éclats de rire, avant de hurler "Touriste au menu !" en jouant du tambour.

Le texte d’Ordel est sans doute le moins farfelu, sachez donc reconnaître vos ennemis ! Ordel reste le meilleur rapporteur de légendes de monstres et individus dangereux, ce qui est probablement dû à son excellente paire de chaussures de course en cuir souple [1].


[1qu’il tenait de sa grand-mère Sedejalb, laquelle était cordonnière