Lycanthropes, Loups-garous

Nous avons été attaqués nuitamment par un spécimen intéressant de Caribousus furiosus lcycanthropus. En d’autres termes - pour les gens qui ne maîtrisent pas les abréviations pédantes et compliquées, un caribou garou.

Comme l’attaque par un monstre ne constitue pas un motif de remboursement du billet, j’ai pris sur moi de régler l’affaire rapidement, dans une tornade de flammes du plus bel effet.

Etymologie approximative

Les animaux lycanthropes sont un fléau qui infeste toute la Terre de Fangh à des degrés divers. Contrairement à ce que pensent souvent les néophytes et les journalistes ignorants, la lycanthropie ne se limite pas aux « loups ». Encore que cela constitue un abus de langage, puisque « lycos » vient du loup [1] et anthropos de l’homme. Le terme de « monstre garou » est donc bien meilleur pour qualifier ces animaux polymorphes, dont le cri s’apparente à celui du chanteur québécois éponyme [2].

Origine

On ne sait pas grand chose de l’origine de ces monstres. On parle d’une ancienne malédiction proférée par un sorcier québécois à l’aide d’un chant Elfe perverti et repris par des bardes à la voix éraillée. Objectivement, qui s’intéresse aux origines de la lycanthropie ?

A quoi ça ressemble ?

La maladie des garous les conduits à se transformer en un monstre horrible, difforme, féroce, enragé et plein de poils pendant certaines périodes ou dans certaines circonstances. Citons par exemple la pleine lune, la Nuit des Balais qui précède la fête de ***, la visite d’une boucherie chevaline, un concert de chanteuse québécoise ou la réception de leur feuille d’imposition.

Même si la plupart des monstres concernés sont des « loups », on trouve des rats garous, des castors garous, des caribous garous, des tigres garous, des vaches garous et de pitoyables teckels garous. Cela dit je peux affirmer ici au plus grand soulagement de la foule angoissée que le presse-purée garou n’existe pas, c’est une légende d’ivrogne. Par contre, le Troll garou du chaos est une mutation affreuse et dégénérée, et je vous conseille de l’éviter.

Le loup-garou, sa vie, son oeuvre

Je sais que la plupart de nos lecteurs sont des aventuriers avides de baston bien bourrine, et peu soucieux des habitudes de vie ou de l’éthologie des monstres qu’ils affrontent. Je me contenterai donc du minimum en termes de méthodologie de l’éradication :

 La contamination par un monstre garou se produit par morsure ou griffure. On dit qu’on peut aussi être contaminé en écoutant de façon contrainte et prolongée une chanteuse québécoise.

 Si le sujet contaminé est traité assez tôt, il existe de bonnes perspectives de guérison. Appliquez un symbole sacré sur la plaie, cautérisez, et faites un cataplasme de fines herbes (pour le goût). Foncez dans le temple le plus proche ou chez un magicien guérisseur. Evitez de m’importuner, je ne pratique sur les aventuriers que la guérison par cautérisation totale du sujet.

 Pas moyen de guérir un sujet qui a développé la maladie pour de bon : un monstre garou restera un monstre garou, sauf intervention divine ou miracle du créateur de la saga mp3.

 Assez curieusement, ils détestent les vampires, qui leur rendent bien. Une bataille entre un vampire et un loup-garou est un spectacle ennuyeux : ils se transforment mutuellement en se mordant, ce qui peut durer un certain temps. Vous risquez à la fin d’avoir deux loups-garous ou, pire, deux vampires sur les bras. Alors pourquoi ne pas utiliser la Ruse (TM) pendant qu’il en est temps ?

 Une des caractéristiques les plus épuisantes de ces monstres est leur chant (ou hurlement), qui se développe avec le temps et devient de plus en plus épuisant et québécois.

 Les monstres garous aiment chasser, si possible les Humains, Elfes ou Hobbits. Les Nains ont trop mauvais goût. Un moyen simple de défense pour un groupe d’aventuriers consiste à lancer au monstre assoiffé de sang le Hobbit du groupe, préalablement égorgé pour gagner du temps. Ne vous souciez pas des prophéties ineptes qui disent que le destin de tous les peuples libres dépendront un jour d’un de ces stupides nabots aux pieds velus : c’est encore un racontar de vieux vagabond sénile, gris et sale.

 Les monstres garous sont presque immunisés aux coups portés par les armes classiques. Leurs blessures se referment littéralement à vue d’œil, et il faut vraiment leur infliger des dégâts massifs pour les gêner. Un coup de casse-troll délivré par un barbare dopé avec une potion d’Elévation du Potentiel d’Oblitération est un bon moyen de lutte [3]. Pour plus de résultats, il faut des armes magiques, ou en argent. Une épée Durandil fonctionne si vous appliquez le patch « Nervure d’Argent 2.1 ».

 Le feu magique fonctionne bien, d’expérience... Les sorts de shampooinage des poils provoquent la Peur(TM) chez ces créatures.

Mais... C’est cool d’être un garou, non ?

Non !

La maladie des monstres garous est évolutive. Leurs crises ne sont d’abord qu’épisodiques et courtes, durant quelques heures tous les mois.

A mesure que le temps empire, leurs transformations sont de plus en plus prolongées et incontrôlables, et au bout de quelques mois à quelques années, ils conservent en permanence leur forme de monstre velu, plein de dents et de griffes, qui ne pense qu’à tout détruire sur son passage.

Ceci pour les aventuriers qui penseraient que « oué tro dla bal la polymorph en garou comme je vé leur marav’ la face à cé monstr avec ». On en connaît plein qui se sont fait mordre volontairement, et qui après coup s’en sont bien mordus les doigts. Sans parler de leurs voisins qui divent endurer leurs chants.
Vous le savez comme moi, les imbéciles qui infestent les donjons en quête d’objets magiques, de prophéties et autres trésors sont bons à riens et prêts à tout.

Cham von Schrapwitz, Mage Elementaliste spécialiste de la boule de feu en pièce fermée.