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Candeur et dégradance d’une civilisation (ou l’inverse)

vendredi 6 janvier 2006, par Cham von Schrapwitz

Tout le monde ne sait pas lire le Menzzorien. Ce langage complexe, hérité de leur clergé collecteur d’impôt, sert aux érudits à se pavaner en utilisant des phrases pompeuses qui ne servent à rien. Pourtant, la civilisation Menzzorienne ne se résume pas à un langage incompréhensible. Fondée sur les ruines de l’empire tribal des Kundars, la civilisation Menzzorienne apporta à la Terre de Fangh, au court du Premier Age, un grand développement des arts, des armes et des lois, ainsi que de la cuisine au four et des géraniums en pots.

Tour de Blizdand, 3e jour de la décade du Mouflon Cannibale [1]

J’aimerais aujourd’hui vous parler des Menzzoriens. Bien peu de gens s’intéressent à l’Histoire, et encore moins à celle des temps anciens [2]

Je vous avais laissés (sortez vos cahiers, prenez note) dans l’attente après mon troisième article sur l’histoire des Elfes, et je voudrais poursuivre par l’histoire du Premier Age.

Assez curieusement, Gzor se tint tranquille pendant l’ère sans Dieux. Il passa environ cinq siècles dans sa forteresse du Nord, à ruminer ses plans géniaux dans son sinistre donjon vestige du Tangorodrigue. Bien sûr, un poulpe qui rumine, c’est un peu incohérent d’un point de vue biologique... Mais ne nous arrêtons pas à de tels détails.

Gzor étant immortel, il ne perçoit pas le temps comme la plupart des mortels ; mages puissants et contrôleurs des impôts exceptés [3]. Pour lui, cinq cent ans, ce n’est pas bien long. Par ailleurs, Gzor fut déboussolé par l’ère sans dieux. Pour quelqu’un qui souhaite devenir Dieu du Chaos à la place des Dieux du Chaos, s’il n’y a plus de Dieux du Chaos... C’est la mort du petit commerce.

Ca chauffe dans la grange

Le Premier Age ne fut pas pour autant une partie de plaisir pour les peuples de Fangh. Les invasions de monstres variables et variés furent nombreuses et dévastatrices. Les Nains durent subir de puissantes incursions de la part des Gobelins, et les Hommes et les Elfes repoussèrent une multitude de raids de pillards, d’Orques et de Globogres velus [4]. Les Elfes furent souvent déterminants dans les batailles, en aidant les Hommes à se servir de la magie ou en les appuyant de leurs archers. Les troupes à pied des dynasties des Mezzoriens et de Vontorz fournissaient le gros des contingents de combat (de la chair à catapultes).

Chaos des Dieux (et inversement)

Le Premier Age fut marqué par le retour des dieux. A la suite de Crom, qui devint immanent sans doute par hasard (ce genre de trucs théologiques, Crom s’en bat le casque), les Dieux du Chaos décidèrent de devenir immanents aussi [5].

Du coup, les dieux furent moins voyants et paradoxalement plus présents. Ils sont la Terre de Fangh. Les autres dieux mineurs qui étaient apparu se retrouvèrent un peu dépourvus, et perdirent beaucoup en influence. Les torrents d’énergie magique qui accompagnèrent ce retour divin aidèrent beaucoup au développement de la magie chez les Humains, aidés et conseillés par les Elfes. Cette époque fut marquée par quelques personnalités fortes, comme Gérard, le Mage Haxe (un des pères de l’illusion) ou Edgard Cimord (grand mage Hobbit des sorts ratés).

Des villes (may cry ?)

La civilisation Menzzorienne brilla de tous ses feux pendant les sept premiers siècles de cet Age. La croissance exponentielle des villes fut accompagnée d’importantes découvertes techniques. Ingénieurs Humains, Gnomes et Nains mirent au point le bulldozer [6], la grue, la pelleteuse à vapeur, et quantité d’ustensiles de forge.

Comme les villes étaient plus solides et mieux défendues, on inventa aussi le trébuchet, le mangonneau, et autres machines de siège.

Les collèges magiques fondés par Teclystère s’épanouirent, et les Humains inventèrent une myriade de sorts de combat destinés à pulvériser leurs ennemis. Naturellement, cela désespéra un peu les Elfes, qui utilisaient la magie pour la connaissance et la défense, jamais pour l’attaque [7]. La plupart des sorts de combat elfiques se limitaient à « froissage de la tunique » ou « décoiffage de la mise en plis »...

la pomme de terre et l’impôt de fer

Les Menzzoriens étaient de très bons administrateurs. Ils établirent de puissants seigneurs, les Septeurs, qui administraient cités et villages en leur nom. Comme ils redoutaient la puissance des seigneurs locaux, ils s’approprièrent tous les anciens châteaux de bois sur mottes, et en firent des forteresses de pierre gardées par leurs troupes.

Pour faire en sorte que les Septeurs ne deviennent pas des barons héréditaires qui comploteraient contre eux, ils les choisirent dans le clergé impérial. Les Pères Septeurs mirent la Terre de Fangh en coupe réglée, mais - au début au moins - leur administration fut profitable à tous.

Le plus fameux, Nauel, un demi Elfe à l’intelligence redoutable, s’était installé dans un château mythique dont la localisation est incertaine. On raconte qu’à date fixe, un fabuleux trésor y apparait dans les ruines maudites, poussant un tas d’aventuriers minables à aller fouiller dans la motte du Père Nauel.

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Qui sait lire le Menzzorien ?

Une des caractéristiques principales de cette redoutable administration était qu’elle était payée à la ligne d’une part, et que les contestations de ses actes devaient s’appuyer sur une exégèse rigoureuse des textes réglementaires pour être recevables.

En conséquence, le Menzzorien écrit évolua, par la faute des Pères Septeurs, en une langue qui avait les qualités de l’épée de Braav : longue, lourde et plate.

Peu de gens sont capables d’écrire le Menzzorien ou même de le déchiffrer. Même lorsqu’on arrive à en transcrire la calligraphie en langue commune, cela reste très obscur. Par exemple :

« J’ai l’honneur, en cette période diurne d’alternance solaire de souhaiter par voie orale et déclarative à l’encontre de votre personne physique et isolée, qu’icelle période vous soit, autant que faire ce peu, profitable et agréable au niveau de son déroulement général, ainsi que de ses conséquences éventuelles à court terme, nonobstant aucune implication concernant la prochaine période diurne d’alternance solaire dont au sujet de laquelle je ne vous entretient point. Ces propos n’engagent bien sur que ma seule personne physique, par l’expression simple d’une déclaration orale »

signifie en langue commune

« Bonjour ».

Si vous étiez payé à la ligne, vous trouveriez cela très utile aussi. Depuis lors, certaines administrations utilisent un langage dérivé pour l’établissement d’actes officiels.

A la fin c’est le Chaos... Toujours

La paix civile et les frontières stables permirent au commerce de se développer. Même si les Elfes trouvaient que les Humains devenaient un peu totalitaires, ils reconnaissaient qu’il y avait du progrès par rapport au bordel ambiant qui régnait du temps de l’Empire Kundar. Les Humains se civilisaient, s’urbanisaient, et les campagnes s’organisaient autour des grandes cités, avec de belles routes pavées, des péages et des aires de repos pour changer les roues des chars et faire le plein d’avoine (qu’on payait assez curieusement avec des feuilles d’oseille séchée frappées du sceau du Roi).

Seulement les Menzzoriens découvrirent bien vite que les villes sont turbulentes. Surtout quand il y a du retard dans les livraisons de pain ou que l’équipe locale de Troll Ball a encore perdu lamentablement un match éliminatoire. Pour faire face aux revendications urbaines, ils laissèrent les citadins élire des tyrans du carnaval, qui organisaient les distractions et endormaient la méfiance du bon peuple. Or, qui dort dîne... Les Tyrans de certaines villes, comme Alaykdju, devinrent héréditaires, et une noblesse urbaine puissante se constitua, sous la forme de gros bourgeois arrivistes bourrés de pièces d’or. Parmi eux, la famille Vontorz fit couler beaucoup d’encre, de sang et de confiture de Rhubarbe.

La prochaine fois, je vous parlerai du royaume Elfe de Gondolavenis, de sa chute, des palantirs cassés, et du retour de la revanche de Gzor...

Cham von Schrapwitz, et ses poules de feu


[1vous aurez noté que cette décade n’existe pas dans le calendrier : je vous ai bien eus, hahaha

[2A part bien sur quelques chroniqueurs qui évoquent des monstres avec trop de queues et de têtes ou des batailles des temps jadis.

[3encore que ces derniers appartiennent en fait à une sous race vampirique

[4sorte d’Ogre mutant à fourrure, originaire des steppes du Nord, qui disparut d’avoir trop mangé sa progéniture

[5pour ce qui est de vous expliquer l’immanence des Dieux... Et bien imaginez qu’au lieu d’être l’auteur d’un livre ou son lecteur, vous deveniez le livre... Bon vous n’avez aucune envie d’être taché de chocolat, tordu dans une poche et rangé sur une étagère entre Duras et Houelbec... Mais sinon l’idée est là

[6sorte de gros rouleau poussé par des taureaux, d’où son nom

[7Yoda serait-il un Elfe ???